Les femmes Batwa subissent une double discrimination : parce qu’elles sont femmes et parce qu’elles sont Batwa.
Instituée en 1982 par les Nations Unies, la Journée internationale des peuples autochtones rappelle chaque année l’importance de protéger les droits des peuples autochtones, de valoriser leurs savoirs ancestraux et de mettre en lumière leurs contributions au développement durable.
Au Burundi, la communauté Batwa – l’un des groupes autochtones reconnus – occupe une place particulière dans ce combat pour l’égalité, la dignité et l’inclusion sociale.
Une journée pour la reconnaissance et la dignité
« Les femmes et les filles Batwa subissent une double discrimination : parce qu’elles sont femmes et parce qu’elles sont Batwa », témoigne une femme de la communauté lors de la célébration organisée au stade de Buganda, commune Bukinanyana, le 9 août 2025, sous le Haut Patronage de Son Excellence le Président de la République du Burundi, M. Évariste Ndayishimiye.
La célébration s’est tenue cette année sous le thème : « Peuples autochtones et intelligence artificielle : Défendre les droits, façonner l’avenir ». Un thème qui illustre un double enjeu : tirer parti des avancées technologiques tout en veillant à ce que l’intelligence artificielle ne creuse pas les inégalités, mais devienne au contraire un levier de justice sociale et d’autonomisation pour les communautés marginalisées.
Solidarité en action : appui aux femmes Batwa
En tant que femmes, elles subissent les mêmes inégalités que la majorité des femmes burundaises. Mais leur appartenance à la communauté Batwa les expose à des discriminations supplémentaires, liées à leur identité ethnique. Cette double vulnérabilité engendre des obstacles spécifiques qui les affectent de manière disproportionnée.
Légende: Distribution de pagnes au profit de femmes Batwa
À l’occasion de cette journée, ONU Femmes au Burundi, en collaboration avec le ministère de la Justice, de la Personne humaine et du Genre, a procédé à une distribution de pagnes et de cartes d’assurance maladie au profit de femmes Batwa en situation de vulnérabilité. Ces actions visent à renforcer leur résilience socio-économique et à soutenir la protection sociale de leurs familles.
Mme Jeanine Miburo rappelle toutefois que « au sein de la communauté Batwa, les femmes et les filles continuent de subir des discriminations liées aux rapports de pouvoir entre les sexes. Par exemple, ce sont souvent les hommes qui décident de l’accès à l’éducation des filles, limitant ainsi leurs perspectives et perpétuant les inégalités de genre. »
Engagement politique et justice sociale
Dans son allocution, le Chef de l’État a salué les progrès accomplis par la communauté Batwa, notamment leur capacité croissante à revendiquer leurs droits, un changement qu’il a attribué au soutien accru de son gouvernement. Contrairement aux administrations précédentes, il a affirmé que son équipe œuvre activement pour corriger les injustices du passé.
Parmi les mesures prioritaires annoncées figurent :
l’accès à la propriété foncière pour les Batwa, afin de leur permettre de s’engager dans l’agriculture et l’élevage au même titre que tous les citoyens burundais ;
la répartition équitable des terres domaniales restantes, considérée comme un acte de justice pour tous ;
et la lutte contre toute forme de discrimination, jugée essentielle pour construire une société inclusive et éviter les erreurs du passé.