Unis pour un avenir meilleur : Renforcement des Capacités des acteurs pour une agriculture et les systèmes alimentaires inclusifs au Burundi
26 septembre 2025
Légende: Photo d’ouverture de l’atelier, M. Célestin Sibomana, SEP/PMSAN à gauche, le Gouverneur de la province de Gitega au milieu et M. Pissang Tchangai Dadémanao, Représentant de la FAO au Burundi à droite
L’objectif est de renforcer les compétences liées aux enjeux de l’agriculture et des systèmes alimentaires sensibles au genre et à la nutrition.
Du 24 au 26 septembre 2025, Gitega a abrité un atelier crucial organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en collaboration avec le Gouvernement du Burundi à travers le Secrétariat Exécutif Permanent de la Plateforme Multisectorielle de Sécurité Alimentaire et Nutrition "SEP/PMSAN. Cet événement a réuni des acteurs clés du Burundi autour d’un objectif commun : développer les compétences sur les enjeux de l’agriculture et des systèmes alimentaires sensibles au genre et à la nutrition.
Tenu dans un contexte où investir dans la Nutrition devient le seul moyen véritable pour atteindre les objectifs du Développement durable au Burundi, cet atelier a mis en lumière l’importance d’une approche multisectorielle et inclusive pour déclencher une transformation durable de l’agriculture et les systèmes alimentaires au service de la santé et de l’équité.
Dans son discours d’ouverture, M. Pissang Tchangai Dadémanao, Représentant de la FAO au Burundi a indiqué que dans le contexte burundais, il est essentiel de repenser l’agriculture et les systèmes alimentaires en intégrant les dimensions de genre et de nutrition. « Il ne suffit pas de produire davantage, mais il faut produire autrement : Orienter les efforts vers une production agricole qui garantisse une alimentation saine, diversifiée, accessible et adaptée aux besoins nutritionnels de toutes et tous sans laisser personne de côté », a-t-il déclaré. M.Pissang a souligné l’importance d’une approche multisectorielle qui englobe toutes les parties prenantes en l’occurrence les acteurs locaux, les institutions publiques et les partenaires techniques et financier.
Légende: Photo du SEP/PMSAN, du Gouverneurs de Gitega, du Représentant de la FAO au Burundi et deux experts du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale, formateurs lors de l’atelier
Formatrice dans l’atelier, Mme Aissa Mamadoultaibou, chargée de nutrition au bureau sous-régional de la FAO, a souligné l’importance de ce rendez-vous de renforcement des capacités qui a réuni plusieurs acteurs locaux, ceux de la société civile, des différents ministères et des agences du système des Nations Unies. « La nutrition et la sécurité alimentaire sont l’affaire de tous » a-t-elle déclaré. Elle a martelé que cette formation offre aux acteurs une compréhension commune des enjeux nutritionnels et alimentaires, en mettant en lumière le rôle essentiel de chacun dans l’amélioration des systèmes alimentaires au Burundi.
Coté gouvernement, M. Célestin Sibomana, secrétaire exécutif permanent de la plateforme multisectorielle de sécurité alimentaire et nutritionnelle, affirme que, à travers un engagement politique fort, le pays a placé le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au cœur de ses priorités au niveau national.
L’Importance du genre dans les Systèmes alimentaires
Une des thématiques centrales développées dans l’atelier était le rôle des femmes dans les systèmes alimentaires. Pour le cas du Burundi, les femmes, en tant que productrices et préparatrices de nourriture, occupent une place fondamentale dans la chaîne alimentaire. Pourtant, il a été constaté qu’elles continuent de faire face à des obstacles structurels qui freinent leur accès aux ressources, à la formation et à la prise de décision.
L’atelier a mis en exergue que surmonter cette injustice est non seulement essentiel pour améliorer la nutrition des familles, mais également pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Cela étant, la création d’un environnement favorable bâtit une société plus résiliente et juste. L’engagement des ministères, des organisations de la société civile, des agences des Nations Unies et des médias a été estimé crucial pour construire un réseau de collaboration efficace.
Vers une Gouvernance Multisectorielle et Collaborative
La transformation des systèmes alimentaires requiert une coordination efficace entre les différents secteurs. La création de la plateforme multisectorielle de sécurité alimentaire et nutritionnelle permet de rassembler les acteurs clés, notamment les ministères, les organisations de la société civile et les agences des Nations Unies. Cette gouvernance multisectorielle est essentielle pour relever les défis complexes liés à la nutrition et à la sécurité alimentaire. Comme l’a noté Pissang Tchangai, « le Burundi a un avantage, un atout, qui est celui d’avoir une structure de coordination sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. »
Les différents acteurs regroupés dans l’atelier ont eu une même compréhension de ce qu’on entend par tous les éléments de la lutte contre l'insécurité alimentaire et la malnutrition. Le bagage acquis permis à chacun de percevoir le rôle qu'il peut jouer dans la lutte contre l'insécurité alimentaire et la malnutrition au Burundi. Chaque session a visé à fournir des outils concrets et des idées nouvelles pour impulser le changement vers une nutrition améliorée pour tous.
En surmontant les inégalités et en adoptant une approche multisectorielle, le pays se positionne pour non seulement améliorer la nutrition des familles, mais aussi bâtir une société plus résiliente et juste. Pour cela, un engagement collectif est nécessaire. L’affirme Dr. Sibomana : «atteindre le niveau souhaité nécessite des efforts multidimensionnels à l’échelle individuelle, communautaire et nationale. »
Au nom des partenaires techniques et financiers du Gouvernement burundais, le Représentant de la FAO au Burundi s’est réjoui des résultats de l’atelier et a réaffirmé l’engagement de la FAO à accompagner l’intégration des principes d’une agriculture et de systèmes alimentaires sensibles au genre et à la nutrition dans les politiques publiques, les plans d’action et les programmes de développement du Burundi.
Des orientations pour les prochaines étapes
Pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burundi, l’atelier a émis des orientations. Primo, Il est essentiel d’intégrer davantage la nutrition dans les politiques agricoles, environnementales, sanitaires et sociales. Secundo, il est impératif renforcer la prise en compte du genre et de la jeunesse dans les initiatives dédiées à ce domaine. Tertio, il convient de développer et de consolider les filets sociaux ainsi que les cantines scolaires, qui représentent des outils durables de protection nutritionnelle. Enfin, il est crucial de promouvoir les synergies entre les différents secteurs, tels que l’eau-assainissement, le genre et la protection sociale, afin de maximiser l’impact sur la nutrition et d’assurer un avenir meilleur pour tous.
Cet atelier, qui s’est déroulé sur trois jours, marque une étape importante dans le renforcement des capacités nationales et contribue à améliorer durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burundi.