Briser les murs du silence : Les Nations Unies au Burundi s'initie à la langue des Signes pour une inclusion durable
Cette formation réaffirme l'engagement indéfectible des Nations Unies en faveur du respect des droits humains et de la dignité de chaque personne.
Dans le cadre de leurs engagements en faveur des droits humains et de l’égalité, les Nations Unies au Burundi intensifient la mise en œuvre de la Stratégie des Nations Unies pour l’inclusion du handicap, adoptée en 2019. Le Bureau de la Coordonnatrice Résidente a organisé le 30 septembre 2025 une session de sensibilisation à l’endroit du personnel et du staff du Système des Nations Unies au Burundi sur le langage des signes. Cette initiative vise à renforcer l’accessibilité de la communication et à favoriser une inclusion réelle des personnes sourdes et malentendantes dans toutes les activités des Nations Unies.
Organisée en marge de la Semaine internationale des personnes sourdes et de la Journée internationale des langues des signes, cette action réaffirme l'engagement des Nations Unies à respecter les droits et la dignité de tous. Elle est particulièrement pertinente au Burundi, où les personnes vivant avec la surdité font face à des obstacles significatifs pour l'accès à l'éducation, à l'emploi et aux services de santé en raison des barrières de communication et de la stigmatisation.
Démystifier et valoriser : La culture Sourde au cœur de la session.
La session, qui a eu lieu à la Salle RIRIKUMUTIMA du Compound du PNUD, a été articulée autour de deux phases distinctes. La première partie, théorique, visait à déconstruire les préjugés.
Le mot d'ouverture du Représentant de la Coordonnatrice Résidente a souligné l'importance du thème de la journée internationale de la langue des signes : « Défendez les droits des langues des signes ».
Les présentations ont permis de comprendre les concepts clés comme : La surdité est une identité culturelle et non une pathologie ou un handicap ; les langues des signes sont des moyens de communication équivalents à toute autre langue parlé ; l'alignement sur l'Article 21 de la CRDPH, qui promeut l'utilisation de la langue des signes ; l'adoption du modèle social/des droits humains par rapport au modèle médical/caritatif et le rappel du principe fondamental :« Rien sur nous sans nous ».
De la théorie à la pratique : L'initiation à la langue des Signes Burundais
La seconde phase, un atelier pratique animé par des facilitateurs de l’Association Nationale des Sourds du Burundi (ANSB), a permis une initiation aux fondamentaux de la Langue des Signes Burundaise (LSB) et de mieux comprendre les enjeux liés à la communication inclusive.
L'apprentissage s'est concentré sur des signes et expressions de base essentiels dans les contextes professionnel et humanitaire des Nations Unies : L'alphabet dactylographique en LSB, les salutations, les mots clés comme paix, sécurité, développement, résilience, etc. Des phrases permettant de demander de l'aide ou de signaler des cas de violence (physique ou psychologique) auprès des personnes sourdes, notamment dans les camps ou parmi les personnes déplacées.
Un engagement pérenne pour une organisation juste et équitable
En définitive, cette session de sensibilisation et d’initiation à la langue des Signes Burundaise (LSB) est bien plus qu'une simple formation. Elle marque un tournant stratégique en réaffirmant l'engagement ferme du Système des Nations Unies au Burundi à respecter les droits et la dignité des personnes vivant avec le handicap.
L'appropriation des bases de la culture Sourde et de la LSB par le personnel est essentielle pour garantir l'efficacité de nos interventions sur le terrain, en particulier pour les populations vulnérables. En levant concrètement les barrières de communication, nous nous assurons que le principe fondamental, « Rien sur nous sans nous », est respecté, et que les besoins des personnes sourdes sont pleinement intégrés. Cette formation constitue une première étape vers l’intégration systématique de pratiques inclusives dans les réunions, événements officiels et services d’accueil.
Cet exercice a mis en lumière trois impératifs : maintenir les séances de sensibilisation, intégrer la consultation des associations de personnes sourdes en amont des projets, et généraliser la pratique des langues des signes au quotidien. En soutenant cet effort continu, les barrières de communication seront éliminées, accélérant ainsi l'atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) pour toute la communauté Burundaise, et construisant un environnement de travail et un impact humanitaire plus juste, accessible et pleinement inclusif. L’accessibilité ne se limite pas seulement aux infrastructures ; elle repose aussi sur la capacité à communiquer avec chacun, dans sa langue, y compris le langage des signes. C’est un engagement concret pour ne « laisser personne de côté » !
Quelques photos illustrant la session