UN80 : Panel d’échanges sur le rôle et la pertinence de l’ONU au Burundi à 80 ans et après
Réfléchir avec les jeunes sur le rôle de l’ONU aujourd’hui et imaginer collectivement l’ONU du futur- plus inclusive, plus proche des populations.
Dans le cadre des célébrations du 80ᵉ anniversaire de la création de l’Organisation des Nations Unies, un dialogue avec les jeunes et la société civile sur « Le rôle et la pertinence de l’ONU au Burundi à 80 ans et après » a été organisé à l’Université du Burundi.
Organisé par le Système des Nations Unies en partenariat avec le gouvernement, cet événement a réuni des représentants du gouvernement, des agences des Nations Unies, de la société civile et la communauté universitaire pour réfléchir ensemble au rôle de l’ONU aujourd’hui et imaginer collectivement l’ONU du futur — une organisation plus inclusive, plus proche des populations et plus à l’écoute des aspirations des nouvelles générations.
Dans ses propos introductifs, le modérateur a rappelé que la célébration de UN80 n’était pas seulement un moment de commémoration, mais aussi une invitation à la réflexion et à l’action collective. « Aujourd’hui, nous regardons en arrière pour valoriser les acquis du partenariat Burundi–ONU, nous observons le présent pour comprendre les défis actuels, et nous tournons notre regard vers l’avenir pour imaginer ensemble l’ONU du futur – une Organisation plus inclusive, plus innovante et plus proche des populations », a-t-il déclaré.
Cette volonté d’associer les jeunes et la société civile au dialogue témoigne de l’engagement du Système des Nations Unies à renforcer la participation citoyenne et à co-construire, avec les Burundais, une vision partagée du développement durable.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par des allocutions porteuses de vision et d’engagement, soulignant l’importance du cadre académique, la solidité du partenariat ONU–Burundi et l’attachement du gouvernement au multilatéralisme.
Un panel dynamique et participatif
Le panel a réuni un public diversifié : un représentant du gouvernement, la Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies, une actrice de la société civile, une experte du monde académique et un représentant de la jeunesse mais aussi un public constitué d’étudiants et acteurs de la société civile venus nombreux pour participer au dialogue. Une diversité d’expériences et de perspectives qui a donné une tonalité à la fois engagée et constructive à cette rencontre.
Les échanges ont mis en évidence le partenariat fructueux entre le Burundi et les Nations Unies, ainsi que la pertinence de l’action onusienne dans le pays depuis plus de six décennies.
Interrogée sur l’adaptation du soutien de l’ONU aux priorités nationales, la Coordonnatrice résidente du système des Nations Unies avec l’appui des chefs d’agences présents dans la salle, a parlé d’un partenariat entre les Nations Unies et le Burundi aligné sur les priorités nationales de développement. Elle a rappelé que l’ONU agit au Burundi « comme un partenaire de développement au service des populations », avant de citer plusieurs exemples concrets de coopération réussie : le renforcement du système de santé publique, l’assistance humanitaire aux victimes de catastrophes naturelles, la promotion de l’éducation pour tous, ou encore la consolidation de la paix à travers le leadership féminin et les réseaux de femmes médiatrices, etc. Elle a également appelé à une participation accrue des jeunes et de la société civile dans la définition des priorités de développement, soulignant que « l’ONU du futur doit être plus proche des populations, plus inclusive et plus innovante ».
De son côté, Ambassadeur Gaudence SINDAYIGAYA, Directeur Général des Relations Multilatérales au Ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Régionale et de la Coopération au Développement a salué l’appui constant et multiforme des Nations Unies au Burundi. Il a rappelé que l’ONU a accompagné le pays dès son accession à l’indépendance en 1962 et tout au long des périodes de crise que le pays a connues et continue aujourd’hui de soutenir la mise en œuvre des priorités de développement du pays à travers le Cadre de coopération pour le développement durable. Selon lui, ce partenariat a contribué à renforcer les institutions, à consolider la paix et à stimuler le développement économique et social, en appui à la Vision nationale 2040–2060.
Le Professeur Élisabeth NDAYISABA a apporté une perspective académique, soulignant que le Burundi a su tirer profit du système multilatéral en participant activement aux organes de l’ONU et en intégrant ses principes dans les politiques nationales.
Du côté de la société civile, représentée par Madame Daniella INGABIRE, Présidente de l’association BANGUKA DEVELOPMENT, ses interventions ont souligné le rôle de l’ONU dans le renforcement de la gouvernance locale, la promotion de la cohésion sociale et l’autonomisation des communautés, notamment à travers des projets à fort impact communautaires. Elle a également apprécié les initiatives portées par certaines agences des Nations Unies, visant le renforcement des capacités et l’employabilité des jeunes, tout en promouvant l’inclusion des catégories de personnes à risque d’être laissées pour compte.
Les jeunes, par la voix de Monsieur Gaston Ndihokubwayo, ont exprimé leurs attentes face au chômage, au manque d’opportunités et de capitaux pour l’entrepreneuriat. Ils ont plaidé pour une plus grande inclusion des jeunes dans la conception et la mise en œuvre des programmes des agences onusiennes.
Un dialogue ouvert avec la jeunesse et la société civile
La seconde partie du panel a donné lieu à un échange riche entre les représentants des agences des Nations Unies et les participants. Les interventions ont mis en avant la nécessité d’un dialogue constant entre l’ONU, les jeunes et les communautés locales.
Les participants notamment les jeunes, ont salué cette première initiative et ont appelé les Nations Unies à écouter davantage leurs idées et à créer des programmes plus adaptés à leurs réalités.
Des échanges francs, parfois émouvants, qui ont montré combien les jeunes et la société civile souhaitent prendre part à la construction d’un avenir meilleur — et participer, aux côtés du gouvernement et de l’ONU, à l’imagination collective de « l’ONU du futur ».
Une conclusion tournée vers l’avenir
En clôturant la rencontre, la Coordonnatrice résidente des Nations Unies et le Représentant du gouvernement ont salué la qualité du dialogue et la diversité des points de vue. « À 80 ans, l’ONU demeure un symbole d’espoir et de solidarité. Mais son avenir dépend de notre capacité à la réinventer ensemble », a résumé le modérateur. Le multilatéralisme de demain sera participatif, inclusif et ancré dans les réalités locales, et le Burundi, fort de son engagement et de sa jeunesse dynamique, y aura toute sa place.
Outre le panel, le Système des Nations Unies au Burundi a organisé plusieurs activités de commémoration durant le mois d’octobre :
- La production et diffusion d’une vidéo animée et d’affiches d’information (en kirundi et en français) sur les agences onusiennes présentes au Burundi et leurs mandats, exposées dans les lieux publics et les bureaux des agences ;
- Une émission spéciale en synergie sur six médias le 23 octobre, où des experts des Nations Unies ont répondu en direct aux questions du public ;
- Et enfin, une cérémonie officielle organisée en partenariat avec le Gouvernement du Burundi, réunissant les autorités, le corps diplomatique, la société civile et le secteur privé pour marquer cette étape historique du multilatéralisme.
Ces initiatives ont contribué à renforcer la visibilité du travail des Nations Unies au Burundi et à rapprocher l’ONU des citoyens, en célébrant huit décennies de coopération et d’action au service de la paix, du développement et de la dignité humaine.