Le FIDA promeut davantage de jardins potagers pour contribuer à l’amélioration des systèmes alimentaires
Les bénéficiaires du PIPARV-B témoignent que ce projet complète agréablement l’agriculture classique.
« Pour les légumes, on se contentait des feuilles de haricots ou de manioc. Ceux qui avaient de l’argent devaient les acheter mais c’est très cher pour beaucoup de famille », nous a confié Aline Nsabimana, mère de deux enfants et habitante de la colline Burenza en commune Mwumba, province de Ngozi. Comme elle le confirme, sa culture est simple et ne demande pas beaucoup d’engrais. Même constat chez Marie-Goreth Ndayisenga de Bugumbasha à Makebuko en province Gitega. Avec l’introduction des potagers dans ces familles, surtout pendant la saison sèche, la période où les plantes vertes ne sont pas légions, le problème de légumes a été résolu.
« Maintenant chez moi, tous les repas sont accompagnés de légumes. Si aujourd’hui ce sont les amarantes, demain seront les choux. Comme mes enfants ont déjà pris goût aux légumes, ils n’acceptent plus facilement les haricots seuls et je constate que leur santé va en s’améliorant », souligne-t-elle.
Ce sont les témoignages de certains des bénéficiaires du Projet d’Intensification de la Production Agricole et de Réduction de la Vulnérabilité au Burundi (PIPARV-B) financé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA). Ces bénéficiaires sont des pionniers des potagers pendant la saison sèche. Selon eux, ce projet complète agréablement l’agriculture classique.
Dans les provinces d’intervention du PIPARV-B, les bénéficiaires sont tous des vulnérables. Ou plutôt, étaient des vulnérables. Aujourd’hui, ces hommes et femmes qui ne sont pas de grands propriétaires terriens produisent la variété des choux, carottes, oignons, et amarantes qui poussent vite et produisent beaucoup. Ils élèvent des porcs et des chèvres distribués par le projet. Que ce soit les semences potagères, les porcs ou chèvres, ces appuis sont destinés aux familles vulnérables pour renforcer leur résilience face à l’extrême pauvreté. Parmi ces nombreux cultivateurs, l’introduction de ces nouvelles variétés de légumes a considérablement changé leur mode de vie. Selon eux, les anciennes variétés des amarantes étaient moins résistantes et éphémères. Le petit lopin de terre à leur disposition produit la quantité nécessaire de légumes qui faisait défaut dans ces familles rurales. Comme elles l’indiquent, les choux et les amarantes sont des plantes de survie. Elles poussent en grande quantité et sont riche en nutriments.
Depuis la mise en place des jardins potagers dans la zone d’action du PIPARV-B et les résultats obtenus, une envie très poussée de posséder un potager chez soi a pris les bénéficiaires et cherchent des graines à faire germer. Le problème, ces semences coûtent chères au marché, ce qui a compliqué plus d’uns. Heureusement, selon Antoine Ntamavukiro, un moniteur agricole de Bugumbasha, les amarantes mâtures possèdent des graines, une fois séchées servent de semences pour la prochaine culture.
« C’est une plante vivace et pouvant vivre plusieurs mois. Ses fleurs séchées servent de nouvelles semences et l’agriculteur pourra les multiplier comme il veut. On n’a pas besoin d’aller les acheter si on avait eu le premier potager ! »
Il ajoute en outre que dans les ménages bénéficiaires trouvent de quoi manger et vendre pour subvenir à d’autres besoins. Il donne des exemples où des ménages vendent en moyenne 10 choux par jour. Ils remercient le PIPARV-B d’avoir pensé à diversifier les appuis.
Le PIPARV-B est le 13 è projet financé par le FIDA au Burundi, ses actions contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable et à l’amélioration des systèmes alimentaires dans les provinces, Gitega, Karusi, Muyinga, Ngozi, Kayanza, Rutana et Ruyigi.