ONUSIDA marque le 10ième anniversaire de la Journée Zéro Discrimination et lance un appel en faveur de la protection des droits humains en tant que moyen de protéger notre santé
Cette année 2024 signe la dixième édition de la Journée Zéro Discrimination dont le thème est : « Protéger la santé, c'est protéger les droits humains ».
Le 1er mars de chaque année, le monde célèbre la Journée Zéro Discrimination, une occasion de nous souvenir qu’au Burundi, selon l’Enquête Stigma Index de 2021, en moyenne 41.8% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ont été victimes de stigmatisation et de discrimination. Ce phénomène est plus ou moins marqué selon les provinces (76% à Karusi vs 20% à Rumonge). L’auto-stigmatisation touche 57.2% des PVVIH en moyenne. Ce taux est plus important chez les femmes (61.8%) que chez les hommes (49,5%). Ces taux sont très loin de la cible de 10% de PVVIH prônés par la Stratégie Mondiale de Lutte contre le sida qui invite à les atteindre à l’horizon de 2025.
A cette occasion, le Bureau Pays de l’ONUSIDA Burundi a mené des actions de sensibilisation et partagé sur les réseaux sociaux les messages du senior management de l’ONUSIDA au niveau mondial et régional. Ainsi celui de la Directrice Exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, nous rappelle que : « Les atteintes aux droits constituent une menace pour la liberté et la démocratie et sont préjudiciables à la santé. La stigmatisation et la discrimination font obstacle à la prévention, au dépistage, au traitement et à la prise en charge du VIH, et freinent les progrès vers l’éradication du sida d’ici à 2030. Protéger la santé, c'est protéger les droits humains. En défendant les droits de tous, nous serons en mesure d’atteindre les objectifs de développement durable et de garantir un monde plus sûr, plus juste, plus aimable et plus heureux pour tous ». Dans le même esprit, la Directrice Régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Berthilde Gahongayire, délivre également un message fort : « Nous assistons aujourd’hui à une attaque sans précédent contre les droits humains, en particulier ceux des femmes. Les progrès durement acquis au cours de décennies précédentes sont aujourd'hui en péril. Qu'il s'agisse de l'inégalité d'accès à l'éducation et aux soins de santé ou de la discrimination systémique en matière de représentation politique et d'opportunités économiques, les femmes et les filles continuent d'être confrontées à des préjugés profondément enracinés qui entravent leur avancement. (…) Nous devons remettre en question l'idée fausse selon laquelle les droits des femmes sont en contradiction avec les valeurs culturelles ou traditionnelles et plaider en faveur de politiques inclusives qui autonomisent les femmes. »
Outre la diffusion de ces messages, le Bureau Pays de l’ONUSIDA a confectionné dans le cadre de cette campagne, une centaine de posters en rapport avec le droit à la Santé et le droit à l’éducation, qui ont été multipliés et diffusés dans toutes les agences des Nations Unies, dans les médias publics et privés et auprès des acteurs clés de la partie nationale et de la société civile. Les messages de ces posters s’appuient sur des faits et des statistiques avérées au niveau mondial. Les posters suivants ont été retenus en fonction du contexte et/ou des problématiques spécifiques au Burundi :
- Toute personne a droit à la santé.
- Parce que les droits des filles à l’éducation, à l’égalité er aux services essentiels sont entravés, 4000 adolescentes et jeunes femmes contractent le VIH chaque semaine.
- 130 millions de filles entre l’âge de 6 et 17 ans ne sont pas scolarisées er 15 millions de filles en âge de fréquenter l’école primaire, dont la moitié vivent en Afrique subsaharienne, n’entreront jamais dans une salle de classe.
Le Bureau pays de l’ONUSIDA a continué ses actions de sensibilisation en participant à la célébration de la Journée Internationale de la Femme (JIF) le 8 mars, et les messages des deux personnalités citées ci- dessus pour marquer cet évènement ont été à nouveau diffusés à travers les médias locaux et les réseaux sociaux. Selon la Directrice Exécutive,« les injustices auxquelles les femmes sont confrontées ne sont pas des catastrophes naturelles auxquelles nous devons nous préparer, comme les ouragans ou les tempêtes. Elles sont d’origine humaine et, à ce titre, nous pouvons les déconstruire. » Quant à la Directrice Régionale, elle exhorte les uns et les autres : « En remettant en question les stéréotypes, en dénonçant les pratiques discriminatoires et en favorisant des environnements inclusifs, nous pouvons construire un avenir ou chaque femme et chaque fille peut s’épanouir et contribuer à une société plus inclusive, prospère et juste ». Rappelons que les femmes victimes de violences sont davantage susceptibles d’être infectées par le VIH. Ce risque est accru pour les 600 millions de femmes et de filles qui vivent dans les pays touchés par les conflits dans le monde et qui sont exposées à un danger supplémentaire de violence sexuelle.
Enfin, la retraite du Groupe Thématique genre et droits humains, qui a eu lieu à Gitega du13 au 15 mars 2024, a été encore une fois l’occasion pour le Bureau pays de l’ONUSIDA de continuer son action de plaidoyer sur les questions d’accès à la santé et à l’éducation pour les filles. Ainsi, le Conseiller pays en appui communautaire de l’Onusida a partagé une présentation sur l’Initiative Education Plus soutenue par cinq Agences du Système des Nations Unies. Cette Initiative utilise la porte d’entrée de l’école pour renforcer les compétences et connaissances des adolescentes et jeunes filles à travers 5 piliers essentiels visant à mettre fin aux inégalités et à la discrimination à l’endroit de la jeune fille : l’achèvement de l’éducation secondaire de qualité ; l’accès universel à l’Education Sexuelle Complète ; la Santé et les Droits Sexuels et Reproductifs ; l’absence de Violence Basée sur le Genre ; la Transition Ecole-Emploi, la Sécurité Economique et l’Autonomisation.
En conclusion, ensemble, soutenons les femmes et les filles qui luttent pour leurs droits et soyons une inspiration pour l’inclusion de tous. L’ONUSIDA réitère son engagement à poursuivre ses objectifs et engagements ambitieux impliquant la communauté tout entière pour mener une riposte efficace au VIH et atteindre les ODD d’ici à 2030.