ONU Femmes lance un projet innovant pour la lutter contre les VSBG au Burundi
Le rôle central de ce projet est l'appui institutionnel pour le renforcement du mécanisme de lutte contre les VSBG au Burundi.
Les circonstances solennelles du lancement de ce projet dénommé « Appui institutionnel pour le renforcement du mécanisme institutionnel de lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre » ont eu lieu mardi 12 mars 2024. Financé par l'Union européenne, ONU Femmes et ses partenaires, en particulier le Ministère chargé du genre, sont fiers de ce projet de 24 mois qui vise à permettre à des milliers de femmes, de filles, d'hommes et de garçons de mener une vie exempte des VSBG.
En début d'après-midi du mardi 12 mars 2024, l'ONU Femmes au Burundi et ses partenaires étaient enthousiastes de lancer le projet qui sera exécuté dans les provinces de Muyinga, Ngozi, Kayanza, Gitega et Bujumbura Mairie. 6800 femmes, filles, hommes et garçons sont bénéficiaires de ce projet financé à hauteur de 1,560.000 euros. Il sera exécuté en partenariat avec les ministères clés, les centres holistiques contre les violences basées sur le genre, les organisations de la société civile au Burundi, les barreaux de Gitega et de Bujumbura et le secteur privé. « Nous nous retrouvons aujourd'hui réunis par un objectif commun, celui de changer la vie des milliers de femmes, de filles, d'hommes et de garçons, pour édifier une société juste, équitable et libre de toute forme de violence discriminatoire », a déclaré d'emblée Clara Anyangwe, représentante de l'ONU Femme au Burundi dans un discours de circonstance. Étant le fruit des consultations larges avec les principales parties prenantes, à savoir le ministère chargé du genre, le ministère de la Justice, les centres Humura et les organisations de la société civile avec l'implication du Bureau régional d'ONU Femmes, elle a souligné qu'il porte en lui la promesse du changement.
Le rôle de l'État dans la lutte sera renforcé
D'après elle, l'objectif central de ce projet est de renforcer le rôle primordial de l'État à travers ses structures et mécanismes institutionnels qui sont détenteurs de la responsabilité de concevoir, mettre en œuvre, suivre et rapporter sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des politiques, des stratégies et des programmes de lutte contre les VSBG.
À travers ce projet, a-t-il poursuivi, l'ONU Femme espère pouvoir mieux cerner l'ampleur du problème, identifier les tendances et les zones où l'action est la plus nécessaire. « Les données collectées devraient non seulement informer les politiques publiques, mais aussi alerter les acteurs sur l'urgence d'agir. »
Le projet cible également le renforcement des capacités des prestataires de services aux victimes des VBSG dans une logique de contribuer directement à la lutte contre l'impunité et à la poursuite des auteurs de VSBG en facilitant l'accès des victimes des VSBG aux services essentiels disponibles, accessibles et de qualité pour permettre aux femmes et aux hommes de vivre une vie exempte de VSBG. « Il met aussi un focus sur la mobilisation sociale communautaire », a précisé celle qui représente l'organisation internationale modèle dans la lutte contre les VSBG. Et de motiver : « Nous ne pourrons atteindre cet idéal tant que les perceptions socioculturelles et les normes perpétuent les différences de « genre ».» cela a-t-il averti, conduit à des iniquités entre les hommes et les femmes, et partant, aux violences sexuelles et celles basées sur le genre. »
Exprimant sa reconnaissance et sa reconnaissance à la délégation de l'Union européenne au Burundi pour sa contribution financière et à l'ensemble de l'équipe technique du ministère de la Solidarité et du bureau d'ONU Femmes pour votre travail ardu, elle a réaffirmé l'engagement de l'ONU Femme envers la cause de l'élimination des violences basées sur le genre.
Fierté au ministère chargé du genre
De son côté, Elisabetta Pietrobon, ambassadrice de l'Union européenne au Burundi, s'est dit très honorée de s'engager au côté des femmes. Elle a rappelé la vision de l'Union européenne au sujet de la position de la femme dans la société selon laquelle les femmes peuvent et doivent contribuer au progrès social, à la paix durable, au développement social, politique, culturel et économique. Et de promettre : « L'Union européenne sera au côté de ses pays partenaires pour avancer la cause des femmes. »
Pontien Hatungimana, secrétaire permanent au ministère chargé de la Solidarité nationale, qui a rehaussé de sa présence l'évènement, a insisté sur le fait que le projet s'inscrit dans le cadre de la contribution à la protection et à la promotion des droits des populations les plus vulnérables au Burundi, particulièrement les femmes et les filles. De ce fait, a-t-il précisé, il permet au Burundi d'honorer la Convention d'Istanbul qui est un cadre juridique complet et une approche multisectorielle pour lutter contre les VSBG. Reconnaissant qu'elles constituent une violation flagrante des droits de la personne humaine, une atteinte à la dignité humaine et à l'intégrité physique et morale des victimes, il a exprimé ses sentiments de gratitude à la délégation de l'Union européenne au Burundi qui a financé un projet si important contre les VSBG comme l'ONU Femmes pour son appui technique et son accompagnement dans l'élaboration du projet.
Il est important de noter que le projet « Appui institutionnel pour le renforcement du mécanisme institutionnel de lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre » est projet pilote qui a des chances de s’étendre au-delà des zones actuels d’intervention.
Actions clés du projet
(1) Appui au développement de politiques, de programmes et de stratégies de réponse et de prévention en matière de lutte contre les VSBG ;
(2) Opérationnalisation de la base de données, production et publication des données sur les VSBG, y compris le renforcement des capacités dans l'utilisation et la gestion des données ;
(3) Introduction de la digitalisation de la documentation sur les VSBG, du suivi des cas de VSBG et des interventions en matière de lutte contre les VSBG ;
(4) Standardisation des protocoles, des outils de communication sur les données, du rapportage et de la formation à la mise en place d'une bibliothèque virtuelle nationale sur les VSBG ;
(5) Renforcement des capacités des prestataires de services sur la prise en charge médicale, l'assistance légale et psychosociale, ainsi que la réinsertion socioéconomique des victimes ;
(6) Approvisionnement et équipement des centres de prise en charge holistique pour une gestion clinique des cas de VSBG (achat de kits de dignité, d'équipements/kits post-viol) et de réhabilitation des locaux du centre HUMURA ;
(7) Fonctionnement d'une ligne d'assistance téléphonique pour les victimes et des centres d'APEL au niveau des 5 provinces pour les guider et les orienter en temps utile ; et
(8) Organisation des campagnes de mobilisation sociale et de sensibilisation sur l'élimination des VSBG (caravanes mobiles de sensibilisation, théâtres interactifs), production et diffusion des messages audiovisuels.