Honorables Parlementaires,
Monsieur le Maire de Bujumbura,
Monsieur le Directeur Général chargé des Relations Multilatérales au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement, Co-président du Comité de pilotage du MPTF-Burundi,
Monsieur le Président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme – CNIDH,
Excellence Madame l’Ambassadrice du Royaume des Pays-Bas au Burundi,
Monsieur le Directeur du Bureau de la Coopération Suisse au Burundi,
Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques et consulaires,
Mesdames et Messieurs les Chefs d’agences du système des Nations Unies au Burundi, chers collègues,
Mesdames et Messieurs les hauts cadres de l’Etat,
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations de la société civile,
Distingués invités, Mesdames et Messieurs, tout protocole observé,
Amahoro !
Le système des Nations Unies au Burundi par ma voix voudrait remercier le Gouvernement et l’ensemble des acteurs qui ont œuvré pour la tenue de cette cérémonie solennelle de lancement du Programme conjoint des droits humains.
Il ne serait pas exagéré de dire qu’il s’agit du premier plus grand événement de droits humains depuis le début de l’année 2024. Je salue l’engagement du Gouvernement pour ce Programme conjoint, formalisé par la signature du document d’accord et sa disponibilité à jouer un rôle moteur dans la mise en œuvre à travers le Ministère ayant les Droits de la Personne Humaine dans ses attributions.
Votre leadership, Madame la Ministre des Droits de la Personne Humaine, est un motif d’espoir pour le succès de nos efforts conjugués.
Je voudrais exprimer ma profonde gratitude à nos deux partenaires de premier plan sans lesquels la présente rencontre n’aurait pas eu lieu, et à plus forte raison le Programme conjoint en tant que tel, en l’occurrence le Royaume des Pays-Bas et la Confédération Suisse. Je puis vous assurer que vos contributions financières sont une véritable bouffée d’oxygène à plusieurs égards, en particulier au moment où le Burundi fait face à des enjeux majeurs dans le domaine des droits humains.
En tant qu’entités lead de ce Programme, le système des Nations Unies veillera pour que cet investissement apporte un changement dans la vie des populations bénéficiaires.
Madame la Ministre,
Je voudrais rappeler que le Programme conjoint des droits humains au Burundi est né du besoin exprimé par le Gouvernement d’accroître ses capacités de réponse aux engagements et obligations qui lui incombent au titre des droits humains. Cette volonté est conforme aux exigences des droits humains qui requièrent que l’Etat en soit le principal garant en vertu de ses prérogatives et son mandat constitutionnel.
Toutefois, cette responsabilité de l’Etat n’est pas exclusive. Elle est enrichie par l’apport de toutes les autres parties prenantes dans un élan de complémentarité indispensable à un progrès substantiel. C’est pourquoi l’élaboration et la mise en œuvre du Programme conjoint impliquent un large éventail d’entités en raison de leurs rôles et de leurs avantages comparatifs.
Le Programme conjoint est géré à travers le Fonds fiduciaire multipartenaire (MPTF) et coordonné par cinq agences des Nations Unies, en l’occurrence le Haut-Commissariat aux droits de l’homme en tant que lead, l’ONU Femmes, le PNUD, l’UNESCO et l’UNICEF. Il est prioritairement mis en œuvre par une diversité d’entités nationales, dont le Ministère des Droits de la Personne Humaine, le Ministère de la Justice, Le Ministère de la Communication, le Ministère de l’Intérieur, le Ministère en charge de la Jeunesse, le Ministère de l’Education Nationale, l’Ombudswoman, la CNIDH, l’Observatoire national de prévention du génocide et des organisations de la société civile.
Le Programme conjoint est certainement un acquis pour le Burundi. S’il est valorisé convenablement, il permettra de relever les défis et de créer les conditions pour faire face aux enjeux existants et à venir. Dans la mesure où le Programme conjoint couvre une période de quatre ans de 2024 à 2027, il reste un document dynamique devant être adapté aux réalités évolutives et mouvantes de la situation nationale.
Mesdames, Messieurs, distingués invités,
Depuis un an, le Burundi a été à la croisée des chemins de grands développements au niveau national et international qui impliquent une responsabilité accrue de l’Etat pour répondre aux attentes.
En premier lieu, le Burundi a été considéré pour le 4ème cycle de l’Examen périodique universel (EPU). L’engouement lors du Dialogue interactif au sein du Groupe de travail de l’EPU le 4 mai 2023 avec la participation de 105 Etats membres des Nations Unies s’est traduit par la formulation de 287 recommandations, soit 45 recommandations de plus que lors du 3ème cycle de l’EPU en janvier 2018. Pour conforter cette bonne dynamique, le Burundi a accepté 204 recommandations représentant 71%.
En deuxième lieu, le Burundi a présenté ses troisièmes rapports périodiques, respectivement au Comité des droits de l’homme en juillet 2023 et au Comité contre la torture en octobre 2023. Les recommandations issues de ses deux sessions complètent et renforcent celles de l’EPU.
En troisième lieu, le Burundi a participé utilement à la célébration du 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) qui a été couronnée par l’adoption de six engagements catalytiques, novateurs et transformateurs. Il est rassurant qu’au cours de la présente rencontre, une session soit consacrée à l’élaboration d’un plan d’action de mise en œuvre de ces engagements.
Enfin, un autre événement d’envergure en 2023 a été l’élection du Burundi en tant que membre du Conseil des droits de l’homme pour la période de 2024 à 2026 avec une majorité confortable de 168 des Etats membres de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le Burundi participera au nom du continent africain aux débats sur les évolutions des droits de l’homme.
Pour être utile, il est crucial que le Programme conjoint des droits de l’homme au Burundi soit utilisé judicieusement afin de répondre aux priorités découlant de ces développements majeurs. Les contributions du Royaume des Pays-Bas de 6 millions de dollars américains et de la Confédération Suisse de 5 millions de francs suisses permettront de couvrir l’essentiel des besoins.
Madame la Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Il n’est un secret pour personne que les attentes vis-à-vis du Gouvernement sur les questions des droits humains sont nombreuses et grandissantes surtout à l’approche des prochaines échéances électorales. Le Programme conjoint nous offre l’occasion d’affirmer collectivement notre engagement à traiter les droits humains dans leur globalité, donc sans sélectivité, comme le seul moyen par lequel nous pouvons rester efficaces et crédibles vis-à-vis des personnes que nous servons.
Avec sincérité et responsabilité, reconnaissons que les droits économiques, sociaux et culturels sont fondamentaux mais pas suffisants sans les droits civils et politiques. Inversement, les droits civils et politiques sont nécessaires pour créer les conditions propices pour le plein exercice des autres catégories de droits dont dépend la dignité inhérente à la personne humaine.
Je suis confiante en notre capacité à relever ce défi en faisant en sorte qu’aucune question des droits humains ne soit considérée comme sensible et délicate tant qu’elle concourt au bien du peuple burundais.
C’est sur cette perspective prometteuse que je souhaite plein succès à nos travaux.
Je vous remercie.