Intégration du VIH dans la réponse humanitaire à l’afflux massif des réfugiés
28 mars 2025
Le Bureau de l'ONUSIDA au Burundi se concentre sur l'intégration des services VIH dans le paquet de services aux réfugiés.
Depuis janvier 2025, le Burundi fait face à un afflux massif de 69,000 réfugiés congolais fuyant les hostilités dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Ces réfugiés ont été installés dans des sites de transit dans les provinces de Bubanza, Cibitoke, Makamba et Rumonge, avant d'être progressivement relocalisés vers le camp de Musenyi à Rutana et prochainement à Bweru dans la province de Ruyigi. Les évaluations menées dans ces sites montrent des besoins vitaux en termes d'abri, d'alimentation, de santé, d'eau et d'assainissement, ainsi que de protection.
Le Bureau de l'ONUSIDA au Burundi, conscient de ces besoins, se concentre sur l'intégration du VIH dans la réponse humanitaire. Environ 350 réfugiés vivant avec le VIH sont attendus, mais très peu se sont aujourd'hui fait connaître des services de santé pour être pris en charge. Cela nécessite une attention et des actions particulières.
Les consultations avec les partenaires gouvernementaux, les agences du SNU et les organisations de la société civile, complétées par des visites de terrain, ont révélé plusieurs défis. Les femmes enceintes et allaitantes accèdent peu au dépistage du VIH et ne connaissent souvent pas leur statut sérologique. Bien que les schémas thérapeutiques pour la prise en charge du VIH soient identiques en RDC et au Burundi, facilitant ainsi la continuité des soins, la stigmatisation vécue en RDC pousse les PVVIH à se cacher. De plus, un déficit communicationnel sur le VIH parmi les réfugiés et des problèmes de transport des échantillons pour la mesure de la charge virale compliquent la situation.
Face à ces défis, plusieurs actions prioritaires ont été identifiées. Il est essentiel de renforcer l'intégration des services VIH et VBG dans le paquet de services aux réfugiés et d'améliorer les infrastructures et la gestion des stocks des formations sanitaires sur les sites et camps de réfugiés et à leurs alentours. Le renforcement des capacités des personnels de santé et l'accélération des efforts de sensibilisation et d'identification des cas au niveau communautaire sont également cruciaux. La prise en compte des besoins nutritionnels des personnes vivant avec des maladies chroniques comme le VIH et la TB est nécessaire pour faciliter leur adhérence au traitement. Enfin, il est important de renforcer les liens entre les acteurs humanitaires et les acteurs du VIH, de mettre en place un mécanisme de communication et de coordination, et d'assurer que les aspects VIH et VBG soient incorporés dans les outils de rapportage utilisés par le cluster santé.
Le Bureau de l'ONUSIDA au Burundi continuera de suivre les activités du plan de réponse et de mobiliser les ressources nécessaires pour leur mise en œuvre, afin de garantir une prise en charge efficace et intégrée du VIH pour les réfugiés congolais.