Une retraite initiale pour les nouveaux commissaires.
Dans le cadre du renforcement de ses compétences institutionnelles, fonctionnelles et opérationnelles, la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH) du Burundi a organisé, du 16 au 19 juin 2025, un atelier à l’intention du collège des nouveaux commissaires. Cet atelier, soutenu par le Bureau du Coordonnateur Résident des Nations Unies au Burundi et le PNUD dans le cadre du Programme conjoint des droits humains au Burundi pour 2024-2027, s’est tenu sous la forme d’une séance initiale introductive, centrée sur la compréhension des principes fondamentaux des droits humains ainsi que sur le rôle d’une INDH, tant au niveau national qu’international.
À l’ouverture des travaux, les interventions de Monseigneur Martin Blaise Nyaboho, Président de la CNIDH, et de Monsieur Bamazi Kossi Tchaa, Conseiller Principal en droits de l’homme du Système des Nations Unies au Burundi, ont mis en exergue le rôle essentiel des commissaires dans la promotion et la protection des droits humains, en soulignant l’importance de leur engagement actif à un moment charnière de la vie de la CNIDH après les soubresauts du remplacement anticipé dans anciens commissaires qui aura une incidence sur le maintien de son accréditation au « statut A ».
Au-delà de son caractère introductif et technique, la séance a été enrichie par la présence notable de Mgr Emmanuel Ntakarutimana, premier Président de la CNIDH, en tant que pionnier de cette institution au Burundi. Ce dernier a orienté sa présentation autour des bonnes pratiques et des leçons apprises, dans le but de doter les commissaires d’outils concrets pour conduire une commission reconnue, motivée et fonctionnelle.
Les échanges ont permis d’aborder les questions stratégiques de collaboration avec les institutions de l’État — notamment le Parlement, l’exécutif, le pouvoir judiciaire et d'autres organes étatiques — afin de consolider le rôle consultatif de la CNIDH en tant qu’interface entre les autorités publiques et la société civile, conformément aux Principes de Paris adoptés par la résolution 48/134 de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 20 décembre 1993. Ces principes insistent notamment sur la nécessité pour les commissions nationales des droits de l’homme de coopérer efficacement avec les organismes de l’État ainsi qu’avec les organisations non gouvernementales.
Les principes d’indépendance, de crédibilité et d’efficacité ont fortement été mis en exergue comme caractéristiques sine qua non d’une INDH au sens des Principes de Paris. Les échanges ont également souligné la nécessité de la rapidité dans le traitement des cas de violation des droits humains, dans le but de rendre la Commission plus dynamique, pertinente et visible.
Cette retraite a permis de clarifier une vision partagée autour des missions de protection, de promotion et de réalisation des droits humains. Elle a aussi mis en lumière les outils manquants au bon fonctionnement de la CNIDH, en vue d’une priorisation stratégique des actions à mener qui seront présentés sous la forme d’une feuille de route.