Vers la mise en place d'une plateforme de coordination de réintegration des rapatries burundais.
Un atelier de réflexion sur la réintégration des rapatriés organisé conjointement par le HCR et le Ministère de l’intérieur, la sécurité publique et le développement communautaire à la fin de novembre 2020 à Bujumbura a jeté les bases d’une mise en place d’une plateforme de coordination de la réintégration des rapatriés burundais.
« La préoccupation majeure du Gouvernement est le manque de ressources et de moyens pour une réintégration effective », a dit le Ministre de l’intérieur, la sécurité publique et le développement communautaire, Mr Gervais Ndirakobuca dans son allocution d’ouverture.
Le HCR fournit un premier paquet de réintégration aux rapatriés comprenant une allocation financière, des articles domestiques et des rations alimentaires du PAM pour une période de trois mois. Cependant, bien que certains réussissent leur réintégration grâce à des activités génératrices de revenus, la plupart d’entre eux ont besoin d’une aide multisectorielle plus importante de la part du gouvernement, de ses partenaires de développement, les agences humanitaires et les donateurs pour une réintégration durable.
« Il existe encore beaucoup de défis de réintégration, les uns plus importants que les autres, mais qui ne sont pas généralisés dans tout le pays », a dit Brigitte Mukanga Eno, Représentante Adjointe du HCR au Burundi.
Il s’agit notamment de l’accès à l’abris, aux documents civils, a l’éducation, la récupération de la propriété foncière et/ou immobilière, les soins de santé, l’assistance et la protection des orphelins et des personnes vulnérables, a-t-elle expliqué.
Elle a souligné l’importance de la mise en place d’un mécanisme multisectoriel de coordination des interventions en matière de réintégration des rapatriés qui veillera à ce que des soutiens pour la réintégration socioéconomique et dans le renforcement de la résilience des rapatriés soient disponibles. Elle en outre appelé les bailleurs de fonds à soutenir la réintégration des rapatriés pour que le rapatriement soit une solution durable.
La plateforme pour la coordination de la réintégration des rapatriés est d’autant nécessaire que le rapatriement a pris de l’ampleur depuis cette année avec un rythme de rapatriement de plus de 2500 rapatriés par semaine.
Ils arrivent dans trois centres de transit à Gitara en Province de Makamba, Nyabitare en Province de Ruyigi, et Songore en Province de Ngozi. Un nouveau centre de transit sera bientôt inauguré à Kinazi en province de Muyinga.
Le processus de rapatriement tient compte des mesures de prévention et de lutte contre la pandémie du COVID-19 depuis les camps de réfugiés jusqu’à la destination finale dans la commune de retour.
C’est ainsi que les centres de transit ont été aménagés de façon à se conformer aux mesures COVID-19 mises en place par le ministère de la Santé publique et la lutte contre le SIDA, y compris la construction des centres d’isolement, les points de lavage des mains et la distanciation sociale. Des tests rapides sont administrés à tous les rapatriés à leur arrivée au centre de transit.
Depuis le début du rapatriement facilité en 2007 à ce jour, le HCR a facilité le rapatriement volontaire de près de 120,500 réfugiés burundais, principalement de la Tanzanie, mais aussi de la RDC, du Rwanda de l’Ouganda et du Kenya. Ils sont rentrés principalement dans ls provinces de Makamba, Ruyigi, Muyinga et Kirundo.