Les rapatriés demandent plus de soutiens à leur réintégration
Le HCR facilite le rapatriement volontaire des réfugiés burundais depuis 2017. Près de 120,500 réfugiés burundais sont déjà rentrés dans leur pays natal
Les rapatriés demandent plus de soutiens à leur réintégration
Le HCR facilite le rapatriement volontaire des réfugiés burundais depuis 2017. Près de 120,500 réfugiés burundais sont déjà rentrés dans leur pays natal mais la plupart d’entre eux se cherchent encore pour se réintégrer effectivement dans les communautés.
Aussi, du fait de leur nombre croissant au jour le jour, ils exercent une pression forte sur les ressources existantes. Chaque semaine, le HCR facilite le rapatriement de 2,500 réfugiés burundais.
Le HCR aide les rapatriés avec un paquet retour dans leur réintégration initiale dans les communautés, mais cette assistance n’est pas suffisante pour une longue période.
Mobilisation des ressources en cours…
« Nous continuons à mobiliser les ressources nécessaires auprès des bailleurs de fonds et des agences de développement, mais il reste difficile d’obtenir des ressources », a déclaré Brigitte Mukanga Eno, Représentante Adjointe du HCR au Burundi. Mais il s’agit des efforts conjugués de tous, y compris le Gouvernement et les autres partenaires, a-t-elle ajouté
Il existe un plan conjoint de rapatriement et de réintégration (JRRRP) dont l’objectif est d’accompagner le processus de rapatriement volontaire pour garantir une réintégration durable, notamment en appuyant le processus de réintégration socio-économique des rapatriés, en renforçant la capacite de résilience de la population dans les zones de retour et en coordonnant de manière inclusive le partenariat entre acteurs du développement et de l’humanitaire.
Les réfugiés rentrent principalement de la Tanzanie, du Rwanda et de la RDC. Des arrangements tripartites sont en cours pour faciliter le rapatriement des refugies burundais en Ouganda et en Namibie.
Ils rentrent principalement dans les provinces de Ruyigi, Makamba, Muyinga et Cankuzo.
Les rapatriés réclament plus d’assistance pour les activités de résilience
Ernest Nimubona, 32 ans, est rentré à Kayogoro en provenance du camp de réfugiés de Nduta en Tanzanie en 2018. Il a rejoint le reste de sa famille qui était resté au Burundi lorsqu’il a fui en 2015. En exil, il grillait et rôtissait des brochettes de chèvre. Il est parvenu à économiser environ 1 400 $. A son retour, en plus de l’assistance en article alimentaires et non alimentaire, le HCR lui a octroyé une aide financière de 70 000 francs burundais (environ 35 dollars), des articles domestiques non alimentaires.
« Quand je suis arrivé, avec mes deux frères Samuel et David, qui comme moi sont rentrés de Tanzanie, nous avons commencé à griller et rôtir des brochettes de chèvre au marché de Kayogoro, comme on le faisait dans le camp de Nduta », a-t-il déclaré fièrement.
Les trois frères ont cependant déclaré que le profit qu’ils tirent de cette activité n’est pas suffisant pour couvrir leurs besoins, y compris l’achat des fertilisants et des semences. « Ce que nous gagnons ne nous permet pas par exemple de couvrir les toits de nos maisons avec des tôles. Nous en appelons à plus de soutiens pour augmenter notre capital afin de faire plus de profit avant que notre entreprise ne s’effondre », ont déclaré David et Samuel en découpant les morceaux de viande ».
Comme Samuel et David, de nombreux rapatriés restent encore dans des maisons couvertes de bâches en plastique fournies par le HCR à leur retour depuis plus d’un an.
Le paquet retour fourni par le HCR à leur arrivée est tombé dans l’immensité des besoins qui les incitent, en particulier les femmes rapatriées, à entreprendre de petites activités génératrices de revenus, y compris la couture, un petit commerce ou toute autre petite entreprise.
Odette Nibitanga, 27 ans, mère de trois enfants, gagne sa vie et nourrit sa famille en vendant des tomates et des oignons au marché de Kayogoro. Elle gagne environ 500 francs burundais par jour (moins de 50 centimes d’un dollar américain) grâce à un prêt qu’elle prend et rembourse le même jour après avoir vendu ces tomates.
Elle a utilisé toute l’allocation financière que sa famille a reçue du HCR pour louer une maison et le reste pour payer une partie du prix d’achat d’une petite parcelle familiale et le matériel scolaire de leurs enfants comme les uniformes et les cahiers.
« Je n’ai aucun moyen de construire une maison. La plupart des rapatriés ont vendu leurs bâches en plastique pour démarrer une petite entreprise. Nous avons besoin de plus de soutien », a-t-elle déclaré désespérément.
Le HCR entreprend le monitoring de protection dans les zones de retour pour faire le suivi et se rendre compte du niveau de réintégration des rapatriés.
Le suivi des retours est nécessaire pour une meilleure assistance à la réintégration des rapatriés et une meilleure planification
Le monitoring de protection HCR a trouvé des indicateurs positifs sur la réintégration et l'accès aux services de base avec par exemple plus de 90% des rapatriés qui ont déclaré retourner dans leur lieu d'origine. Des besoins de protection urgents subsistent tout de même tout au long du processus de réintégration.
Malgré les efforts de réintégration locale pour accueillir et réintégrer les anciens réfugiés, la plupart des zones de retour n'ont pas les capacités adéquates pour répondre aux besoins socio-économiques de toute la population, y compris les communautés d'accueil et rapatriés.
Quelques-uns des résultats du monitoring de protections récoltés cette années sont les suivantes :
73 % des réfugiés rapatriés adultes dans les ménages possèdent des documents d’identité, 46% des ménages ont rapporté que leurs enfants possèdent des actes de naissance, 33% des rapatriés ont accès à leurs anciennes résidences, 78 des ménages rapatriés ont accès à la santé, 82% ont accès à la terre, 94% ont accès à l’eau, 49% des enfants rapatriés sont scolarisés, dont 33% à l’école primaire et 16% au secondaire, etc.
Ces données sont d’une importance capitale dans l’établissement des besoins prioritaires indispensables dans la planification.
Depuis le mois d’aout 2020, le HCR en collaboration avec l’Institut National de la Statistique du Burundi (ISTEEBU), les services divers et l’administration nationale, est en cours d’exécution d’un exercice pilote de trois mois afin de collecter des informations sur la situation socioéconomique (infrastructures) et cartographier un profil global de capacités communautaires (identification des mécanismes d’adaptation sociale). Les résultats de ce projet pilote permettra de mieux planifier les opérations de rapatriement volontaire.
En 2021, le HCR envisage faciliter le rapatriement volontaire et la réintégration de près de 142,000 réfugiés burundais. C’est un chiffre de planification est basé sur le momentum actuel, ou nous recevons plus de 2 500 rapatriés par semaine. Mais pourrait évidemment varier en fonctions des circonstances.