La FAO renforce les capacités des agronomes dans la lutte intégrée contre la cochenille farineuse du manguier ou la Rastrococcus invadens Williams.
Ce ravageur, connu sur le continent africain depuis 1980 vient d’être signalé au Rwanda au mois d’octobre 2019 et pourrait se disperser vers le Burundi
La FAO renforce les capacités des agronomes dans la lutte intégrée contre la cochenille farineuse du manguier ou la Rastrococcus invadens Williams.
Du 21-22/12/2020 à Bujumbura, la FAO a organisé une formation des inspecteurs phytosanitaires et des membres de l’équipe technique désignée par le Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRIE) pour le contrôle de la cochenille farineuse du manguier. Ce ravageur, connu sur le continent africain depuis 1980 (Togo, Bénin, Ghana, Côte d’Ivoire, Nigeria et Sénégal), vient d’être signalé au Rwanda au mois d’octobre 2019 et pourrait se disperser vers l’Ouganda et le Burundi.
Cet insecte affecte toutes les parties de la plante à savoir les feuilles, les tiges et les fruits. En plus de sucer de la sève du plant, il produit une substance collante et sucrée: le miellat, qui attire les champignons saprophytes formant une couche noirâtre qui couvre la surface foliaire affectant ainsi négativement la capacité photosynthétique du manguier. Les pertes de rendement enregistrées au Ghana et en Côte d’Ivoire varient de 53 à100 %.
La cochenille du manguier est caractérisée par une large polyphagie avec un spectre de plantes hôtes de plus de 100 espèces. Cependant, la plante de manguier est l'hôte préféré, mais d'autres cultures couramment affectées comprennent : les agrumes, le bananier, le papayer, le goyavier, le piment, le gombo, le palmier à huile, le cœur de bœuf, l'arbre à pain, le frangipanier (Plumeria alba), plusieurs espèces de Ficus, etc.
Pour faire face à ce ravageur, le Gouvernement du Burundi, à travers le MINEAGRIE, a sollicité à la FAO un appui technique et financier pour la lutte contre ce ravageur.
La FAO a directement répondu favorablement à cette requête du Burundi en accordant un financement d’un Projet de coopération technique(TCP )Sous-Régional pour l’Afrique de l’Est (TCP/SFE/3801) dont le démarrage a eu lieu en septembre 2020 et dont la date de clôture est le 31/12/2021. Ce programme de coopération technique s’inscrit dans le cadre régional intégrant le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda.
Au cours de la formation, Monsieur Pascal NDAYIRAGIJE, expert en protection des végétaux, a beaucoup insisté sur l’identité de la cochenille. En parlant de sa biologie et de son écologie, il a précisé que c’est un insecte très prolifique qui boucle son cycle biologique en un mois. De plus, son corps est couvert d’une couche de cire qui le protège contre les insecticides. En plus, il développe rapidement une résistance à ces produits antiparasitaires.
Ainsi, la stratégie de lutte contre cet insecte nuisible devrait être orientée vers la lutte l’intégrée en privilégiant la lutte biologique qui fait appel à l’introduction et aux lâchers de deux ennemis naturels, Gyranusoidea tebygi et Anagyrus mangicola. Ces deux insectes bénéfiques sont originaires de la région indo-pakistanaise, zone d’origine de la cochenille. Les deux agents de la lutte biologique ont déjà donné des résultats spectaculaires et durables dans les pays africains cités ci-haut.
La formation en cascades des agronomes à tous les niveaux constitue une pierre angulaire de la lutte intégrée contre ce fléau. De plus, la sensibilisation des différentes autorités du pays et les agriculteurs sur le programme de la lutte biologique constitue une arme incontournable pour réussir la lutte intégrée.