Session de renforcement des capacités de prise en compte du genre dans l’action humanitaire.
S’assurer que les acteurs humanitaires intègrent la dimension genre dans toutes les étapes du cycle des programmes humanitaires.
Afin de s’assurer que les opérations de secours humanitaire respectent les besoins et droits des femmes et des filles affectées par la crise, ONU Femmes Burundi a convié, les 18 et 19 mars 2021, plus de 60 acteurs humanitaires à une session de renforcement des capacités de prise en compte du genre dans l’action humanitaire au sein du Système des Nations Unies et de ses principaux partenaires. ''L’intention d’ONU Femmes est de faire que, lorsque survient une situation humanitaire, les actions à mener soient bien panifiées pour éviter que les crises ne renforcent les inégalités et iniquités(...)'' a précisé Madame Scholastique Ntirampeba, Spécialiste du programme de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, et déléguée de la Représentante Pays d’ONU Femmes au Burundi, à l’ouverture de l’activité.
En effet, la crise socio politique qui a secoué le Burundi en 2015 a créé une situation humanitaire marquée, notamment, par des déplacements massifs de populations vers les pays voisins. Depuis un certain temps, plusieurs milliers de réfugiés reviennent au bercail avec des besoins multiples et spécifiques, devant être pris en charge par les autorités nationales, appuyées par des partenaires, y compris le Système des Nations Unies. Ces besoins ont été exacerbés, depuis fin 2019, par une série de catastrophes naturelles, caractérisée principalement par des pluies torrentielles, des inondations, des vents violents, et des glissements de terrain qui ont fait des victimes, entraîné la perte de récoltes agricoles et la destruction de maisons, et provoqué le déplacement des populations dans certaines régions. L’un des cas les plus récurrents est celui de la zone Gatumba, en province de Bujumbura rural où les inondations ont provoqué le déplacement de plusieurs milliers de personnes vers des sites de fortune où elles vivent dans la précarité. Selon le Plan de réponse humanitaire 2021, publié en mars 2021, les partenaires humanitaires estiment que 2,3 millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire au Burundi en 2021.
Bien que les femmes et les filles soient les premières victimes de ces crises humanitaires, il a été constaté qu’elles jouent un rôle central dans la survie et la résilience des familles et des communautés. Malheureusement, leurs besoins spécifiques ne sont pas toujours pris en compte lors de l’action humanitaire. D’où la préoccupation d’ONU Femmes de s’assurer que les acteurs humanitaires intègrent une perspective genre dans leurs opérations et qu’ils soient en mesure d'intégrer l'égalité des sexes dans toutes les étapes du cycle des programmes humanitaires (HPC). Car pour ONU Femmes, ‘’si les données et analyses prennent en compte les vulnérabilités liées au genre dans toutes les étapes de programmation, l’assistance sera mieux adaptée aux besoins des bénéficiaires et par conséquent plus efficace, et le relèvement communautaire sera plus rapide’’.
Les présentations suivis de discussions et d’échanges d’expérience ont principalement porté sur les approches clés pour une réponse humanitaire efficace et intégré au genre, l’évaluation et l’analyse des besoins en matière du genre, la planification stratégique, la mise en œuvre du programme, le suivi et l’évaluation. Ce qui va permettre aux participants de mieux comprendre et d’expliquer les concepts, outils, approches, normes et bonnes pratiques du genre pour chaque étape du cycle de programme humanitaire.
Le contenu des modules s’est inspiré des directives du comité permanent inter organisation (l’IASC) qui préconisent le respect de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans toutes les phases du cycle de programmation humanitaire.
La formation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet de ‘’Renforcement de la cohésion sociale pour les femmes et les filles déplacées et rapatriées, et les communautés d'accueil dans 3 provinces du Burundi” mis en œuvre par le bureau d’ONU Femmes au Burundi grâce aux fonds du Gouvernement japonais. En mettant en œuvre ce projet, ONU Femmes axe ses interventions sur le renforcement de la dignité, des moyens de subsistance et des droits des femmes et des filles affectées. Elles visent surtout à assurer l'égalité entre les femmes et les hommes en tant que partenaires et bénéficiaires de l'action humanitaire, ainsi qu'à faire en sorte que leurs besoins et intérêts fassent partie intégrante de toute action humanitaire.