FIDA: Investir dans l’entrepreneuriat des jeunes, c’est assurer un avenir meilleur d’un pays
Le BBIN et le PRODEFI-EJR, un programme du Gouvernement du Burundi financé par le FIDA, viennent de poser les jalons du BIIM. A quoi servira le BIIM?
« La vie d’un pays est animé par le secteur privé régulé par le secteur public » dira Monsieur Joseph Rostand Olinga Biwole, Directeur pays a.i du FIDA au Burundi. C’est le 20 mai 2021, dans le préau situé dans les enceintes du BBIN, se tient une rencontre sous trois thèmes : la remise des certificats aux finalistes de la formation Business Incubation in Incubator Management (BIIM), l’ouverture de la nouvelle session du programme Wanziki ? et le lancement de la nouvelle édition du Shika award.
Les participants sont composés de cadres du Programme de Développement des Filières-Emploi des Jeunes Ruraux (PRODEFI-EJR), ceux du Burundi Business Incubator (BBIN), des représentants des institutions bancaires, les représentants des organisations non gouvernementales et les entrepreneurs. Dans la foulée, une mini-exposition des produits des jeunes entrepreneurs était au menu. Du miel, de la bouillie, du charbon « écolo », des braisiers « semi-électriques », des chemises brodées et des souliers attendaient les acheteurs sur des tables ornées de blancs.
Des incubés devenus incubateurs
Parmi les jeunes entrepreneurs encadrés par le BBIN sous l’appui technique et financier du FIDA à travers le PRODEFI-EJR, il y a ceux qui sont devenus des incubateurs de petites et moyennes entreprises à leur tour.
Tout bonnement, Aristide Nihorimbere se rend au Sénégal en 2017 pour suivre une formation sur l’introduction à l’entrepreneuriat. A son retour, il s’associe avec ses compères pour initier le Youth Agribusiness Incubator (YAIN). Depuis l’année 2018, le YAIN a déjà fait du chemin dans la lutte contre le sous-emploi des jeunes tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Le 29 juin 2021, YAIN soufflera ses trois bougies. Du haut des trois ans, le YAIN a déjà structuré 12 filières agricoles et parmi celles-ci se comptent l’apiculture, la pisciculture, la myciculture, l’horticulture, l’aviculture, etc.
Les filières que le YAIN a développées se retrouvent dans 6 provinces d’intervention du PRODEFI-EJR. Dans chacune des 6 provinces se trouvent 2 hubs d’incubation qui vont totalisés les 12 filières développées. « A ce jour, nous comptons 998 jeunes bénéficiaires des appuis du YAIN dont 414 formés dans les filières agricoles et 108 formés dans les filières non agricoles et 76 microentreprises rurales et microentreprises satellites (MER-MIESA). Cela ne mérite-t-il pas d’être apprécié au bout de 3 ans d’existence ? » s’interroge Aristide Nihorimbere. Durant les 5 prochaines années, le YAIN espère avoir créé 100 emplois supplémentaires dans chacune des 12 filières développées. « je me souviendrai toujours de mes premiers pas avec le PRODEFI-EJR en 2014.» Insiste-t-il!
Le YAIN et le AAIN
L’African Agribusiness Incubation Network (AAIN) est le géniteur du YAIN. Il est partenaire avec 55 pays de l’Union africaine. Mr. Alex Akira, formateur de BIIM lors de sa prise de parole, a indiqué que « le AAIN accompagne les gouvernements d’Afrique pour résoudre principalement 3 problèmes : le sous-emploi de la jeunesse, le manque d’emploi décent et l’extrême pauvreté. »
« La raison de ma présence ici se justifie par la volonté commune de faire face aux problèmes cités ci-hauts au niveau de la communauté Est africaine. Le YAIN représente valablement l’engouement du Burundi dans cette lutte. Avec la certification des formateurs aujourd’hui, nous venons d’initier une démarche que je dirais mirobolante. D’ici 5 ans, 500 startups seront identifiées au niveau des 19 provinces du Burundi, chaque startup aura à créer 210 emplois chacune. Le simple calcul nous laisse entrevoir plus de 2.000.000 d’emplois créés sur tout le territoire national. » poursuivra-t-il.
Le BBIN, en étroite collaboration avec le AAIN, le YAIN et le PRODEFI-EJR permettra l’implantation d’une branche de l’AAIN au Burundi, avec l’implication effective des experts certifiés, et ceci avant la fin de l’année.
« Ce n’était pas un travail facile »
L’histoire de l’entrepreneuriat au Burundi est assez récente. Pour arriver à mettre en place un dynamisme d’entrepreneuriat auprès des jeunes, il a fallu y aller en apprenant.
Benoit Ndikumana, responsable de la composante EJR au PRODEFI retrace le chemin parcouru pour y arriver.
« C’était en 2013, le Gouvernement du Burundi recevait du FIDA un don de 6.000.000 de dollars américains à travers le PRODEFI pour exécuter la composante dédiée à l’Emploi des Jeunes Ruraux. Nous n’avions pas de situation de base sur les chiffres précises de l’état du chômage chez les jeunes des milieux ruraux. Nous sommes allés d’abord dans 2 provinces pilotes (Bubanza et Ngozi). Petit à petit nous avons atteint les provinces de Gitega et Muramvya. Actuellement, 18.750 emplois ont été créés. Un modèle d’incubation d’idées d’entreprise a été mis en place et est à la portée de toute institution désirant la mettre à l’échelle.
Les bénéficiaires des actions du PRODEFI-EJR sont issus de divers milieux avec différentes idées d’entreprises. Nous avons pris une même embarcation. Pour les jeunes qui ont un certain niveau d’étude, des stages professionnels leur ont permis de décrocher leur premier emploi sinon aiguiser les connaissances apprises à l’école. Mais, ce n’était pas un travail facile. »
La « triple activité » du 20 mai 2021 marquera le début d’une ère nouvelle dans le monde de l’entrepreneuriat des jeunes. Elle restera toutefois marquée par l’induction du BIIM à travers les experts certifiés par l’AAIN.