A Gatumba, un poste de soins de santé avancé pour le salut des malades des camps des déplacés
22 avril 2022
Deux ans après les inondations, le site des déplacés de Gatumba reste très fragile surtout en cette saison des pluies. La vie continue, malgré les difficulté.
Au poste de soins de santé de Kinyinya II, Francine, Sonia et Pascaline sont en attente de leur tour pour se faire consulter. C’est le matin et il y a déjà une certaine affluence. « Nous recevons en moyenne entre 50, 60 et 80 personnes par jour et parmi eux il y a beaucoup d’enfants » nous explique Angeline Iradukunda, Responsable des prestations de soins au site de Kinyinya II.
Le site a été mis en place en septembre 2020 sous la coordination du Ministère de la Santé, avec l’appui de l’UNICEF grâce au Fonds Sida et MSF. En effet, grâce au fonds Suédois, UNICEF a réhabilité le poste de soins de santé et fourni quelques intrants, notamment des médicaments essentiels, matériels et équipements de santé à travers les kits IEHK* « Tout ce qui est ici dans ce point de santé a été réalisé avec le Ministère de la Santé, en collaboration avec MSF, UNICEF. L’UNICEF a appuyé également la formation et le déplacement du personnel affecté ici à Kinyinya II » témoigne le Dr Jean -Paul Ndayishimiye, médecin chef de district Isaré. Le poste avancé de soins santé de Sobel a également bénéficié des mêmes prestations.
Sonia, 20 ans et sa fille Blancheline, 3 ans, est venue consulter. Blancheline va bien. Elles vivent dans le camp de déplacés depuis deux ans maintenant « j’ai personnellement beaucoup bénéficié de la mise en place de ce poste de soins de santé, car je tombe souvent malade. Quand je viens ici, on m’accueille bien et l’on prend soin de moi ».
Pour Francine, 28 ans, coiffeuse et son fils de 12 ans, c’est toute une autre histoire. Francine ne vit dans le camp que depuis quelques mois (juillet 2021). Au début des inondations, elle a eu la chance d’être hébergée pendant un bon moment par une famille. Les conditions s’améliorant, Francine peut donc retourner chez elle, sauf qu’en 2021, une deuxième inondation frappe sa maison. Là, elle perd tout et vit désormais au camp de déplacés. Dans le camp, elle continue son activité de coiffeuse moyennant quelques francs burundais. « Aujourd’hui c’est mon fils qui est malade, et, à chaque fois que je viens ici, ils(les infirmiers) le consultent et lui donnent des médicaments. Cela constitue un grand soulagement pour moi ».
Quant à Pascaline, 54 ans, elle a fait des allers-retours dans les camps des déplacés. En effet, elle a vécu dans les camps de déplacés un moment, avant de regagner son domicile. Malheureusement sa maison ne survivra pas à la deuxième vague d’inondations. Elle est donc revenue vivre dans le camp de déplacés. Elle a perdu son mari il y a 5 ans, et vit maintenant seule. Ce matin, elle est venue se faire consulter. « Avant les inondations, je vivais dans ma maison et je gérais un petit commerce de légumes. Après les inondations, je n’avais plus les moyens de continuer mes activités et, aujourd’hui, je vis dans le camp ».
Le poste de soins de santé est régulièrement ravitaillé en médicaments essentiels contre le paludisme, les parasitoses, gastroentérite, les infections respiratoires aigües etc, par le district sanitaire d’Isaré grâce l’appui de l’UNICEF et autres partenaires . « Pour le palu, le ministère a disponibilisé les intrants, nous avons vraiment tout ce qu’il faut. C’est la maladie pour laquelle les patients du site consultent le plus et ça tue beaucoup » précise le Dr Jean -Paul Ndayishimiye.
Pour les cas compliqués ou les maladies graves, les patients sont référés vers les hôpitaux pour une meilleure prise en charge.
Au Poste de soins de Kinyinya II à Gatumba, c’est déjà la fin des consultations et le personnel est satisfait d’avoir pu servir tous les malades qui se sont présentés aujourd’hui, car demain est un autre jour ….
Pour l’appui à la réponse des inondations de Gatumba, le fonds a permis la prise en charge de 18,415 cas maladie en 2021 dont 5243 enfants de moins de 5 ans.