Forum des Femmes Leaders 2022 : “Investir dans la santé et la nutrition, un des choix les plus importants que nous puissions faire au profit des générations futures”
L'amélioration de la santé et la nutrition chez les femmes, les nouveau-nés, les enfants et les adolescents pour l’atteinte des ODD 1,2 et 3.
Avec l’appui du Système des Nations Unies au Burundi, l’Office de la première dame pour le développement a organisé, du 10 au 12 octobre 2022, la 3ème édition du Forum des femmes Leaders, sous le thème : “ Santé et nutrition de la femme, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent”. Ce forum de haut niveau avait pour objectif de faire l'état des lieux et de revoir les priorités du gouvernement par rapport à la santé des femmes et des enfants. Concrètement ce rendez-vous d’échanges visait à définir les stratégies pour des actions résilientes à entreprendre afin d’améliorer le secteur. Il devait aussi permettre d’informer et mobiliser les femmes leaders et toutes les parties prenantes sur leurs rôle et contribution dans le processus de transformation des systèmes alimentaires durables.
Pour SE Angeline Ndayishimiye, à la tête de l’initiative, ce rassemblement annuel a été pensé pour répondre aux défis que rencontre le Burundi dans l’atteinte des ODD 1,2 et 3. D’où l’organisation d’un cadre qui réunirait et inciterait les parties prenantes à agir de l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant au Burundi.
Dans son message, Damien Mama Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies a évoqué la nécessité pour tous de “redoubler d’efforts et de mieux nous accorder pour progresser très vite dans l’amélioration de la santé et la nutrition”, rappelant que le Burundi a connu une réduction de 1.3% de la proportion des enfants de 6-59 mois à faible poids depuis 2020.
Le Burundi tout comme le reste du continent africain fait face aux défis lié à la croissance et la santé chez la mère, l’enfant et le nouveau-né
Selon les experts dans les domaines de la santé et la nutrition, l’Afrique connaît une mortalité infantile importante, et parmi les causes, les maladies liées au manque d'hygiène. Au Burundi, la cause de la mortalité reste le paludisme et la sous-alimentation. Chez la femme, le principal défi reste le taux de mortalité liée aux maladies occasionnées par une alimentation non-diversifiée telles que l’hypertension artérielle et autres.
Dr Eugénie Niane, qui a représenté l’OMS Burundi, a interpellé l’audience à réfléchir davantage sur les interventions pour réduire la morbi mortalité. Elle a noté l’efficacité à donner des conseils en alimentation chez la femme en âge de procréer dont les adolescentes et à les autonomiser pour que les femmes prennent des décisions concernant leur santé et celle des foyers.
Quant à Landry Tsangue, délégué régional UNICEF, le Burundi doit faire des choix stratégiques pour faire face aux défis de la malnutrition. Ceci inclut une mise à échelle nationale des paquets nutritionnels pour garantir la sécurité alimentaire, un accès accru aux enfants zéro-dose à la vaccination ainsi qu’une revue du coût de santé en finançant le secteur de la santé.
Le Burundi a enregistré des avancées en matière de réduction de la mortalité infantile et maternelle
Avec un taux de réduction de 18% en 2010 à 23% 2017 avoisinant les 38% aujourd’hui, le pays a connu des avancées en matière d’accouchement dans les structures sanitaires et la vaccination. “80% des enfants burundais ont reçu tous les vaccins depuis la naissance”, s’est réjoui Dr Sylvie NZEYIMANA, ministre de la santé publique et de la lutte contre le SIDA.
Toutefois, elle a déploré la situation de malnutrition chronique autour de 50%. Elle a souligné que le taux de compléments est passé de 8% à 20% de diversité alimentaire, pour elle, le taux est toujours moins élevé. Elle a exhorté les partenaires à déployer plus d’efforts dans la diversification des aliments pour les enfants de moins de 5 ans et les nouveaux nés. Elle n’a pas manqué d’encourager les femmes des zones urbaines à l’allaitement exclusif.
La contribution des partenaires à la transformation des systèmes alimentaires pour les rendre plus sains et résilients
Outre les structures nationales, les organisations internationales comme la FAO, le FIDA, le PAM et d’autres partenaires ont entamé des initiatives pour rendre disponibles et accessibles des semences et engrais aux petits producteurs. Le Directeur pays du Programme Alimentaire Mondial a donné l’exemple du projet de fortification des aliments et le développement de la chaîne de valeur du lait. Néanmoins, le secteur alimentaire rencontre également des défis liés au changement climatique, à la fertilité des sols et aux pertes post récoltes élevées.
Dans son message, Monsieur Housainou Taal, a interpellé les femmes leaders à s’impliquer dans le plaidoyer pour l'augmentation des ressources allouées au secteur agricole. Il les a aussi appelées à consommer et faire consommer les aliments fortifiés car selon lui, “la demande d’aliments sains et nutritifs est le point de départ pour rendre les systèmes alimentaires accessibles à tous.”
Le forum, une opportunité de plaider en faveur du financement des programmes de santé reproductive, néonatale, infantile et de l’adolescent
Dans un panel de haut-niveau, Dr Xavier Crespin, Représentant Résident de l’OMS au Burundi a évoqué le défi majeur du secteur de la santé qui est le sous-financement. Auprès des partenaires, il a plaidé pour un investissement plus important dans le capital humain et les infrastructures en privilégiant les zones rurales pour l’atteinte de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) et l’ODD 3.
Abondant dans le même sens, la ministre burundaise de la santé a plaidé pour la revue à la hausse du budget national alloué au secteur de la santé et appelé le secteur privé à investir dans la santé pour pallier les défis liés à l'amélioration de ce secteur.
Au bout de ces 3 jours, des conclusions ont été faites entre-autres:
- La mobilisation des femmes à l’adhésion dans les groupes de solidarité et aux activités génératrices de revenus sur les chaînes de valeurs (agriculture, élevage et exploitation des forêts),
- L’engagement aux activités résilientes et durables contribuant à l’amélioration et la santé de la femme,
- La sensibilisation des femmes et des hommes sur l’importance de la planification familiale,
- La mobilisation en faveur du changement des habitudes alimentaires à travers une éducation nutritionnelle bien structurée.
Cette 3ème édition du FFL dont la cérémonie de clôture a été rehaussée par la présence de SE Evariste Ndayishimiye, président de la république a également connu la contribution des agences du Système des Nations Unies dont le bureau régional de l’ONU Femmes, le bureau régional de l’UNICEF, l’OMS, le PAM, l’UNFPA et la FAO.