Renforcement de l’état de préparation et de la réponse d’urgence à la crise alimentaire au Burundi : la bonne semence pour une meilleure production
05 juin 2024
Les résultats du « Projet de renforcement de la préparation aux urgences et de la réponse aux crises alimentaires au Burundi dit SEPAREF », sont satisfaisants.
C’est le constat d’une mission conjointe FAO/BAD, en visite, du 28 au 30 Mai 2024, sur terrain pour s’enquérir de l’état d’avancement des réalisations du projet dans les zones du projet en l’occurrence Gitega, Kayanza, Mwaro et Rutana, une année après le démarrage du Projet.
« Les perspectives de réaliser les ambitions du projet sont prometteuses après la mise en place de toute la structure locale de gestion et la réalisation déjà de deux saisons agricoles de production des semences de première génération (maïs, blé, soja, haricot) ainsi que le renforcement des capacités des partenaires d’exécution et des bénéficiaires. Les préparatifs pour l’appui à la résilience alimentaire, nutritionnelle et climatique du pays sont également sur un bon élan », rassure la mission.
En effet, l’objectif du projet est d’augmenter la production agricole, la productivité et la résilience des systèmes de production agricole dans le pays cibles, afin d’atténuer les risques à court et à long terme dus à la hausse des prix des denrées alimentaires et aux tensions d’origine climatique.
Un choix judicieux des bénéficiaires : pas de clientélisme
Les bénéficiaires semenciers ont été objectivement choisis en fonction de leurs performances dans la production agricole, et de la superficie dont ils disposent (au moins deux hectares).
Le Directeur Provincial de l’Agriculture et de l’Elevage dans la province de Mwaro lâche :« Les meilleurs qui ont mieux conduit leurs champs ont été prioritaires. Les semences et les engrais ont été fournis aux associations ou coopératives multiplicatrices de semence ».
Philomène IRABAHAYE, multiplicatrice de semences sur la Colline Rurtyazo de la Commune Kayokwe, gaie comme un pinson, exulte : « Je suis très fière d’avoir été choisie comme multiplicatrice de semence de haricot. Mon champ fait ma fierté. Vous voyez vous-mêmes combien c’est beau à voir ! Là, je compte récolter au moins trois tonnes de haricots sur une superficie de 3 hectares ».
Production de semences de première génération : les cœurs embaumés
Les organisations de producteurs ainsi que les privés multiplicateurs de semences ont été ciblés par les Bureaux Provinciaux de l’Agriculture et de l’Elevage et appuyés dans la production des semences certifiées de haricot, de blé et de soja durant la saison 2024 B sur des sites validés par l’Office National de Contrôle et de Certification de semences dans les 4 provinces d’intervention du projet.
De la station de recherche ISABU de Gisozi où sont produites des semences de pré-base de blé, en passant par Bisoro et Rusaka pour la production de semences certifiées, l’état végétatif des semis, étalés du 10 au 26 Avril 2024, est très bon et il n’y a pas de maladies observées. Les champs de haricot sont à maturité tandis que le blé est au stade tallage. Pas de mouron donc à se faire outre mesure. La palette est élargie.
En témoigne les propos on ne peut plus mielleux de Ménédore SINARINZI, Présidente de l’Association « Dukutse ikivi » de la Colline Musumba, Commune Bisore, d’une éloquence volcanique et toute souriante : « Nous sommes une association de 20 membres, très dynamiques et dévoués. Nous travaillons dur depuis quatre ans. L’élevage de porcs et l’épargne crédit c’est le fer de lance de notre association qui contribue énormément à notre auto-développement tous azimuts. Les techniques culturales développées dans le champ de multiplication sont également appliquées dans nos propres champs. Effet boule de neige irréfutable dans la communauté. Le monstre de la pauvreté, nous l’avons mortellement touché ».
Monsieur Jean Paul Bitoga, de la délégation de la BAD, sans faire dans la dentelle, n’a pas tari d’éloges à l’endroit des multiplicateurs de semences qui « effectuent un travail remarquable malgré le manque de pluies observé dans cette région au cours de ces deux derniers mois ». Il y a donc de quoi pavoiser. Et Libère Nzokirantevye, Directeur du Bureau Provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage en Province Mwaro, à l’emporte-pièce, de préciser : « d’ici le mois d’août, nul doute que nous allons récolter ». Ainsi, les cales de mains seront oubliées et le sourire refera surface. « La plus sûre récompense du travail, c’est le progrès du travailleur », dixit Gustave VAPEREAU.
Les multiplicateurs de semences ont promis la rotation des cultures après la récolte. Le maïs sera à l’honneur en septembre 2024.
Financé par la Banque Africaine de développement à hauteur de 2.574.000 USD, le projet SEPAREF permettra de renforcer les institutions nationales en augmentant la production et la disponibilité des semences de pré-base et de base et prendra fin en principe le 31 décembre 2025.