L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), grâce au soutien du Gouvernement Burundais, travaillent depuis septembre 2023 pour fournir une assistance intégrée à plus de 50 000 ménages touchés par les chocs climatiques en vue de la restauration des facteurs de production agricole et le renforcement de leurs moyens d’existence.
En effets, les actions menées – distribution du cash, des intrants agricoles et le renforcement des capacités techniques - dans le cadre du projet « Réponses aux effets cumulés des crises climatiques et économiques sur la sécurité alimentaire en république du Burundi » financé par la Banque Mondiale, à travers le l’appui du Gouvernement du Burundi, portent déjà leurs fruits. Une mission conjointe de coordination de suivi des réalisations des activités - UGP Merankabandi, Représentation de la Banque mondiale au Burundi, le MINEAGRIE, Administration provinciale et communale, la FAO et le PAM et les partenaires de mise en œuvre – dans les communes des provinces de Kirundo et Ngozi réalisée du 11 au 15 novembre rapportent les résultats poignants. Tous les acteurs impliqués saluent les résultats atteints avant le terme du projet.
« Un Mutwa – Pigmé – ne s'était jamais consacré aux activités agricoles ou à l'élevage. L'appui en intrants agricoles apporté par la FAO et les fonds de protection des semences apportés par le PAM dans le cadre de Merankabandi ont fait des merveilles dans notre communauté », témoigne Concilie Bansetsa, bénéficiaire de la colline Gatika en commune Busiga de la province Ngozi. Celle-ci affirme qu’elle a loué des champs avec les fonds reçus de PAM pour semer les différentes semences – riz, haricot, mais, semences maraichères - octroyés par la FAO. Bansetsa s’estime émancipée par rapport à sa situation de déminue d’avant Merankabandi.
Des témoignages émouvants à l’instar de celui de Bansetsa sont légion. « J’étais très pauvre. Pour avoir de quoi manger, j’allais travailler chez les voisins pour 1500Fbu par jour. Les appuis de Merankabandi m’ont soulagé de cette situation. Avec l’argent donné par PAM, j’ai commencé à louer des champs dans lesquels j’ai semé les semences données par FAO. Actuellement, je suis presque autosuffisant, je ne travaille plus pour les voisins, je travaille pour moi-même », témoignent Miburo Marie, bénéficiaire de la colline Rukeco. Elle ajoute que dès lors, elle a acheté des vêtements, des chaussures et bien d’autres matériels de première nécessité.
Merankabandi promeut des exploitations communautaires pour encourager les ménages assistés à se regrouper pour réaliser des projets de développement collectifs. Le groupement Kazetwiyunge de la colline Gatare en commune Busoni de la province Kirundo loue des parcelles qu’il met en culture. Ce groupement possède deux rizières communautaires de variétés différentes. Bukeyeneza Clarisse, Monitrice à la colline Gatare qui encadre ce groupement, indique qu’il s’attend autour de 600kg de récolte du champ de 9,5 ares où le groupement a planté la variété de riz « Buguru bw’inkware ».
« Nous assistons à des changements importants des conditions de vie de nos populations soutenues par le projet. Grâce aux ressources financières et matérielles – intrants agricoles – mises à leur disposition par le PAM et la FAO, ils ont pu louer des terres pour les cultiver, acheter du petit bétail – chèvres, lapins et porcs – pour l’élevage et augmenter la production », salue Monsieur Nahimana Joseph, Administrateur de la commune Busiga dans la province de Ngozi. Les témoignages certifient que Merankabandi a également permis l'amélioration de l'hygiène corporelle et de la nutrition des bénéficiaires.
« Le plus important dans un projet, ce ne sont pas les appuis octroyés, mais plutôt ce que les bénéficiaires en ont fait. Les visites sur terrain à différents sites nous ont permis de nous assurer que les bénéficiaires ont tiré profit de l’accompagnent en cash par le PAM et en intrants distribués par la FAO », indique M.Kalo Amadou Ouattara, Coordonnateur du projet Merankabandi à la FAO. Il se réjouit qu’à travers le projet, les bénéficiaires aient changé de comportement, appris de nouvelles techniques de production résilientes aux chocs climatiques et d’accroitre la production.
M. Ouattara indique que les efforts qui restent à faire se concentrent sur la mise à disposition des intrants à temps et la formation de recyclage des encadreurs techniques et des bénéficiaires pour renforcer leur résilience face aux chocs climatiques.
« Nous saluons le travail accompli par les parties prenantes impliquées dans cette intervention en l’occurrence la FAO et le PAM ainsi que les partenaires de mise en œuvre – CEDI et Welt Hunger Hilfe – qui se sont investis pour répondre efficacement à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages affectés par les chocs climatiques et économiques », reconnaît M. Renovat Nibogora, Responsable de l’intégration des réfugiés et des communautés hôtes et des intervention d’urgence au sein du projet Merankabandi de la Banque Mondiale.
M. Nibogora se réjouit que Merankabandi ait permis aux bénéficiaires d'expérimenter de nouvelles pratiques agricoles pour augmenter la production, améliorer leur habitat, leur hygiène et leurs conditions de vie. Cependant, ayant constaté que le niveau de vulnérabilité des bénéficiaires était élevé à travers leurs témoignages et doléances, il estime que d'autres interventions pourraient les prendre en compte pour renforcer leur résilience et leurs moyens de subsistance.