Le Projet Merankabandi II a permis aux ménages vulnérables d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie.
Financé par la Banque Mondiale et mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pour l’appui en intrants agricoles et appui technique, et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour les transferts monétaires, le projet du Gouvernement Burundais de «Réponse aux effets cumules des crises climatiques et économiques sur la sécurité alimentaire en République du Burundi » connu sous le nom de « Merankabandi II » a sur son actif le relèvement communautaire de plus de 60 mille ménages bénéficiaires.
Mis en œuvre depuis octobre 2023 initialement dans les provinces de Ngozi, Kirundo, Rumonge, Cibitoke, Bubanza et Bujumbura, puis dans la province de Rutana dans sa phase d’extension, Merankabandi II cartonne par ses résultats grandiloquents sur terrain : regroupement des bénéficiaires en groupements de producteurs, initiation des activités génératrices de revenus, location et acquisition des parcelles à mettre en culture, petit élevage, construction des logements décents alors qu’il s’agissait des personnes vulnérables affectés par les chocs économiques et climatiques.
Ces résultats ont été mis en évidence à la suite d’une mission de terrain d’une équipe multidisciplinaire composée de la coordination du projet à la FAO, des partenaires d’exécution et de l’administration organisée du 04 au 07 mars 2025 dans les provinces de Bubanza, Cibitoke et Ngozi pour rencontrer les bénéficiaires afin de s’enquérir des changements apportés par le projet au sein des communautés bénéficiaires.
De la satisfaction totale
Les bénéficiaires, l’administration et la coordination du projet à la FAO sont ravis des résultats du projet. A leurs yeux, Merankabandi II a amélioré les conditions vie des ménages vulnérables qu’il s’était assigné à accompagner.
« Le projet est venu à point nommé ! J’étais fatiguée par le travail à la tâche que je faisais pour survivre. Dans ma vie, je n’avais jamais touché à 100 mille francs. Je me réjouis que le projet m’ait permis de toucher 3 fois une somme de cent quatre-vingt-quatorze mille francs burundais (194 000Fbu). Quand on m'a donné cet argent, j’ai d’abord loué un terrain à cultiver. J’ai semé les semences de riz que le projet m’a donné. J’ai eu un million deux cent mille francs burundais (1 200 000 Fbu) de la vente du riz récolté. J’ai même acheté une génisse. Je suis reconnaissante pour cet appui », témoigne Mme Francine NGENDAKUMANA, Bénéficiaire de la province Bubanza.
Légende: Photo du Coordonnateur du projet Merankabandi II à la FAO avec les bénéficiaires de la colline Gatika, zone Rukeco, commune Busiga de la province Ngozi
Autre bénéficiaire, même témoignage. « Le projet Merankabandi II m’a trouvé dans des conditions très déplorables. Veuve que je suis, il était très difficile pour moi et mes enfants à avoir de quoi manger. Ce projet m’a donné des intrants agricoles et de l’argent. J’ai utilisé les intrants agricoles dans mes champs, et maintenant mes enfants ne vont plus quémander de la nourriture là où ils ne sont pas les bienvenus. Nous mangeons à la satiété. Mes enfants ont repris le chemin de l’école et ne manquent d’aucun matériel scolaire comme c’était le cas avant, grand merci à Merankabandi », indique Pascaline Sinzinkayo, une bénéficiaire de la province Cibitoke. Celle-ci ajoute que de l’argent qu’il reçu du PAM, elle a acheté un porcin et réhabilité la toiture de sa maison qui s’était effondrée.
De tels témoignages sont légion dans toutes les provinces où le projet est mis en œuvre. Jeanine Niyonkuru est une femme de la communauté autochtone (Batwa). Elle raconte avoir vécu dans une extrême pauvreté, sans nourriture ni vêtements. Ses médiocres conditions de vie avaient aussi pour conséquence la marginalisation sociale. « Ma situation a changé grâce au soutien du projet. J'étais veuve et je ne pouvais à peine subvenir à mes besoins que grâce à la poterie, mais aujourd'hui tout va bien », renseigne-t-elle. Niyonkuru est reconnaissante du changement non rêvé lui apporté par le projet car dit-elle, aujourd’hui, elle pratique l’agriculture, fait également de l’élevage de porcs, des poules et des chèvres.
La satisfaction va au-delà des seuls bénéficiaires. Edmond Uwobikundiye, Point Focal du Projet au Bureau provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage (BPEAE) à Cibitoke se réjouit des réalisations du projet. Il indique que les vulnérables qui n’avaient pas de terres cultivables ont contribué à l’augmentation de la production car ils ont utilisé à bon escient l’argent reçu du projet pour louer des lopins de terre qu’ils ont mis en culture grâce aux intrants agricoles également reçus du projet, ils ont aussi acheté des animaux domestiques et commencé des activités génératrices de revenus comme l’ouverture des boutiques. M. Uwikundiye indique que le projet a contribué dans la diminution de la malnutrition dans la province.
En effet, Merankabandi II a donné trois fois à chaque ménage une enveloppe de cent quatre-vingt-quatorze mille francs burundais (194.000Fbu) et plusieurs fois des semences de haricots, de riz, de semences maraichères, des fertilisants, du matériel aratoire, etc.
Autant que les responsables provinciaux en charge de l’agriculture, les autorités provinciales saluent les effets du projet.
Légende: M. Cléophace Nizigiyimana, Gouverneur de Bubanza, saluant les résultats sur terrain du projet Merankabandi II.
« Le projet a contribué à améliorer les conditions de vie des bénéficiaires. Nous avons reçu des témoignages des gens qui avaient des maisons en paille qui ont acheté des tôles, ceux dont les enfants avaient abandonné l’école mais qui ont regagné l’école, ceux qui mangeaient une fois par jour avant le projet mais désormais qui mangent deux fois ou trois fois par jour, etc, l’impact est là.L'administration provinciale est satisfaite des réalisations du projet », a indiqué M. Cléophace Nizigiyimana, Gouverneur de Bubanza. Comme ses collègues, ce responsable provincial souhaite la prolongation ou une autre phase du projet pour atteindre plus de personnes.
La coordination de Marankabandi II à la FAO se réjouit que le projet ait permis aux bénéficiaires d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie. Dr OUATTARA Kalo Amadou indique les quatre améliorations stratégiques de la FAO ont été atteint. Il précise que la conjugaison des efforts du PAM pour le transfert monétaire et la FAO pour les appuis techniques et apport en intrants agricoles constituaient un paquet d’appuis complet qui a permis aux bénéficiaires de s’organiser et cela a produit des résultats supérieurs aux attentes. Il estime que ce modèle mérite d’être pérennisé.