Assistance humanitaire du PAM à Gateri, une bouffée d’air frais pour les familles vulnérables à l’insécurité alimentaire et déplacées à cause des inondations

Dans le site de Gateri, situé dans la commune de Buganda dans la province de Cibitoke, où plus de 1 000 ménages ont trouvé refuge après avoir fui les inondations provoquées par la montée des eaux du lac Tanganyika dans la commune de Gatumba, l’espoir renaît grâce à une assistance humanitaire d’urgence. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM), avec le financement du Central Emergency Response Fund (CERF), met en œuvre un programme de transferts monétaires pour soutenir plus de 6 000 familles affectées et dépendant désormais de l’aide humanitaire pour couvrir leurs besoins alimentaires de base pendant la période de soudure.

 Elsy Niyose, 62 ans, mère de 10 enfants, se souvient de la vie qu’elle menait à Gatumba, avant que les eaux du lac engloutissent sa maison : « Je vendais des fruits à la frontière avec le Congo. C’était un bon marché, je pouvais nourrir mes enfants sans trop de peine. Maintenant, vivre dans le site est difficile. Je n’ai plus accès à la terre, et le commerce est devenu impossible à cause de l’éloignement. »

Une lueur d’espoir pour les déplacés

Les ménages déplacés sur le site de Gateri reçoivent 212 000 francs burundais par cycle de distribution mensuel (environ 16,5 dollars US) pour répondre à leurs besoins vitaux. Ces transferts offrent aux familles la liberté de décider de comment utiliser leur argent, tout en stimulant les marchés locaux. Pour Emmanueline Nizigiyimana, 32 ans, l’appui arrive à point nommé. « Cela faisait deux mois que je n’avais rien gagné. Avec 130 000 francs, je vais acheter un sac de charbon que je vais revendre en détails dans le site. Le bénéfice me servira à acheter de la nourriture, » affirme-t-elle. De son côté, Eric Nibizi, père de 4 enfants prévoit d’abord de rembourser ses dettes. « L’argent qui reste nous permettra d’acheter de la nourriture, et une petite partie sera ajoutée au commerce que ma femme essaie de faire tourner, » indique-t-il.

Face aux défis de relèvement, une assistance appréciée mais encore insuffisante

Malgré l’immense soulagement qu’elle apporte, l’assistance en espèces distribuée aux familles déplacées à Gateri reste insuffisante pour répondre pleinement à tous les besoins.

Lorsque Elsy a reçu l’assistance monétaire, elle a été soulagée. Mais très vite, une autre difficulté s’est imposée : décider comment dépenser le montant reçu. « Entre acheter la nourriture, payer les dettes et relancer mon commerce, le choix est difficile, » indique-t-elle. 

Le même sentiment est partagé par Eric qui avait déjà du mal à subvenir aux besoins de sa famille. « Sans l’aide du PAM, c’est avec peine que nous arrivons à manger. Mes enfants ne vont plus tous à l’école. Sur trois, un seul continue. Je ne peux plus subvenir à leurs besoins comme avant, et cela me pèse. Quand je pars pêcher dans la Rusizi, je suis stressé. Si je ne ramène rien, mes enfants ne mangent pas. »  Emmanueline ajoute : « Mes enfants ne mangent plus à la cantine scolaire. L’argent reçu m’aide, mais il ne suffit pas pour tout. »

Grâce au financement du CERF mis en œuvre par le PAM Burundi, 30 000 personnes déplacées et affectées par les inondations et glissements de terrains dans les provinces de Bujumbura Rural et Rumonge, bénéficient d’une assistance alimentaire d’urgence sous forme de transfert monétaire, pour une durée de trois mois. Une aide essentielle, mais encore dépassée par les besoins humanitaires.