Investir dans l'avenir : Le Projet IAP-FS renforce la sécurité alimentaire à Gitega, Muramvya et Mwaro

Ce projet a eu un impact positif sur les communautés en termes de sécurité alimentaire et de résilience au changement climatique.
Du 6 au 8 mai 2025, une délégation de haut niveau comprenant des représentants du Ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage (MINSEAGRIE), de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), de l’administration provinciale et communales a visité les provinces de Gitega, Muramvya et Mwaro. Cette mission avait pour but d’évaluer les réalisations du projet « Integrated Approach Pilot – Food Security (IAP-FS): Appui à la production alimentaire durable et à l'amélioration de la sécurité alimentaire et à la résilience au changement climatique dans les hautes terres du Burundi » financé par le Fond pour l’environnement mondial (FEM)).
Les résultats obtenus ont été qualifiés de « satisfaisants » par les membres de la délégation, témoignant de l’impact positif de ce projet sur les communautés en termes de sécurité alimentaire et de résilience au changement climatique.
En effet, au cours de la visite, la délégation a pu constater une multitude d’initiatives mises en place grâce au projet IAP-FS. Parmi celles-ci, on trouve des centres naisseurs porcins et la chaîne de solidarité porcine, les champs d’Ananas, une unité de transformation d’ananas, l’aménagement des bassins versant, des sites de boisement, des canaux d’irrigation, des infrastructures de stockage et la myciculture.
Des bassins versants résiliant au changement climatique
Le site de boisement de 8ha à la colline Mukoro et le bassin versant aménagé à la colline Rwingiri en commune Bugendana de la province Gitega ont été visité le 06 mai par la délégation. Cette dernière a vu la contribution des producteurs groupés dans les Champs-écoles des producteurs (CEP) et coopératives structurées, appuyés et encadrés par le projet pour la préservation de l’environnement et la réduction des effets du changement climatique.

En tout, plus de 13 sites de boisement communautaire sur des terrains publics de plus de 5 hectares dans les provinces de Gitega, Mwaro et Muramvya ont été mis en place depuis 2019. De surcroit, plus d’une centaine d’autres petits boisements privés ont été installés par les communautés des bassins versants.
Neuf autres bassins versants de plus de 46 000 ha ont intégré de meilleures pratiques agro-sylvo-pastorales avec 947 Km de courbes de niveaux creusés pour le contrôle de l’érosion et plus de 25 000 ha de superficie terrestre couverte par la sylviculture et l'agroforesterie grâce au projet.
Ces réalisations illustrent l’engagement de la FAO à soutenir les communautés locales dans leur quête d’une production alimentaire durable.
Une agriculture renforcée par l'irrigation
Les infrastructures hydroagricoles visitées sont celui du marais de Ndebe qui permet d’irriguer 40 ha en commune et province de Gitega , celui de Matongo en commune Ndava de la province Mwaro celui de Nyambo en commune Bukeye de la province de Muramvya qui permettent d’irriguer respectivement 25 Ha et 40 ha. Ces infrastructures ont transformé la manière dont les agriculteurs cultivent leurs terres par la valorisation de l’eau surtout en saison sèche.
Pierre Irakoze, Représentant des 23 Coopératives qui exploitent le marais de Ndebe a souligné que l’irrigation permet aux agriculteurs de produire tout au long de l’année, assurant ainsi la sécurité alimentaire de leurs familles et générant des revenus par les ventes des surplus de production.
En effet, la FAO a installé Sept infrastructures hydroagricoles pour irrigation collinaire et a équipé un marais d’un dispositif d’irrigation et de drainage dans la zone d’intervention du projet.
Les responsables provinciaux à l’instar du Gouverneur de Muramvya ont indiqué que les effets de ces infrastructures au niveau des populations bénéficiaires sont immenses. « Le barrage d’irrigation de Nyambo a permis d’irriguer plus de quarante hectares en saison sèche, ce qui a renforcé la sécurité alimentaire des ménages et contribué au développement communal, notamment via l’augmentation des recettes fiscales tirées de la vente de la production », s’est réjoui le Gouverneur Euphraim Ndikumasabo
La valorisation des produits locaux
Le projet a mis en place des infrastructures pour la valorisation des récoltes, avec la construction de 10 hangars de stockage qui permettent aux agriculteurs de conserver et de vendre leurs produits au meilleur prix. Silas Ntahondereye, membre du comité de gestion de la coopérative Turikumwe twese birashoboka Kabanga, a témoigné de l’impact positif de ces hangars sur les revenus des ménages.
« La construction des hangars est le résultat de l’augmentation de la production dans les ménages, groupements agricoles CEP et coopératives », a indiqué M. Ntahondereye. Il remercie la FAO pour avoir construit ces hangars qui permettent de valoriser les récoltes car les producteurs vendent les produits agricoles quand le prix est meilleur sur le marché.
Pour soutenir la transformation des ananas, le projet a fourni, aux coopératives TWIJABUTSE de Ndava et TWIYUNGURE de Giheta, cinq types d’équipements pour la transformation des produits agricoles (Extracteur de jus d'ananas, tables en inox, bouteilles, capsules, et capsuleuses). Il a également octroyé à l’Association akantu kagirwa nakandi (AKA-SOVERT) trois types d’équipements pour la conservation et la stérilisation (Hotte à flux laminaire, autoclave, réfrigérateur) pour soutenir la production et la conservation des semences de champignons.
Soutien à l'élevage et à la chaîne de solidarité communautaire
Le projet IAP-FS a également contribué à la revitalisation du cheptel local en distribuant des animaux de race améliorée aux agriculteurs.

Lors de la visite, la délégation a visité les ménages éleveurs de bovins et deux centres naisseurs porcins installés par la FAO, un à la colline Kibiri de la commune et province de Gitega et un autre à la colline Musama de la commune de Kayokwe dans la province de Mwaro. Ces centres naisseurs facilitent aux agri éleveurs de s’approvisionner en porcins de race amélioré.
Marc Manirakiza, propriétaire d’un centre naisseur, a partagé son succès car ayant vendu plus de 300 porcins grâce à l’appui de la FAO : « Aujourd’hui, une année et demie après avoir reçu l’appui de la FAO, j’ai déjà vendu plus de 300 porcins dont 206 à Mwaro, 62 porcins à Gitega et 41 porcins à Karusi. J’ai même déjà donné 41 porcins à d’autres bénéficiaires dans le cadre de la chaîne de solidarité communautaire. »
Le projet IAP-FS a également distribué dans les CEP évolués en coopératives 1 950 porcs, 540 lapins, 47 bovins à travers la chaîne de solidarité communautaire dans les 9 communes de la zone d’intervention du projet.
Un impact évalué et reconnu
Les membres de la délégation ont unanimement salué les résultats du projet. Le Représentant du ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage a salué les réalisations de la FAO à travers le projet IAP -FS : « Dans toutes les provinces visitées, les bénéficiaires sont satisfaits et nous avons été témoins d’une amélioration durable de leurs conditions de vie. Le succès de ce projet-là », a affirmé Emmanuel Ndorimana, Secrétaire permanent chargé de l’Environnement au Ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage.
Le Représentant de la FAO au Burundi, M. Pissang Tchangaï Dadémanao, a également exprimé sa satisfaction quant aux résultats obtenus, soulignant l’importance de la collaboration entre les différentes parties prenantes.
« J’aime souvent dire qu’il n'y pas les projets de la FAO, il n'y a que les projets du gouvernement qui sont mises œuvre par la FAO. Je peux dire aujourd'hui, de la part de ceux qui nous a confié le projet et à travers les bénéficiaires qui l'ont exprimé, que nous avons rempli notre mandat dans ce projet », s’est extasié M. Dadémanao.
Le Représentant de la FAO au Burundi a remercié le FEM pour le financement conséquent de cette initiative et la bonne collaboration entre les structures gouvernementales, les administrations locales et les bénéficiaires sans lesquels le projet n’aurait pas pu se traduire en actions concrètes sur le terrain.
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