Grâce au projet "Merankabandi", les réfugiées ne dépendent plus uniquement de l’assistance alimentaire du PAM mais peuvent répondre eux-mêmes à leurs besoins.
Grâce au soutien des filets sociaux productifs Merankabandi, les personnes réfugiées ne dépendent plus uniquement de l’assistance alimentaire du Programme Alimentaire Mondial (PAM), fortement réduite en raison du manque de financements, mais peuvent répondre eux-mêmes à leurs besoins.
Bora Lea, mère de cinq enfants, a quitté la République Démocratique du Congo en 2019 après que son mari a été menacé. Elle est arrivée dans le camp de Bwagiriza, à l’est du Burundi, où la vie n’a pas été facile au début.
« Au début, mon mari a essayé de démarrer une activité de transfert d’argent, mais cela n’a pas fonctionné. J’ai dû vendre mes vêtements pour nourrir mes enfants. »
Grâce à l’argent reçu à travers le Merankabandi, Lea a acheté des draps blancs qu’elle a brodés et revendus. Elle a ensuite lancé un petit commerce de patates douces et rejoint une association d’épargne et crédits.
Légende: Grâce à l’argent reçu à travers le Merankabandi, Lea brode des draps qu’elle revend.
« Aujourd’hui, je diversifie mes activités pour maximiser mes revenus. Si mes draps ne se vendent pas, je peux toujours vendre des produits alimentaires ou emprunter de l’argent à l’association pour poursuivre mon activité. »
Dans le même camp, Françoise Mawazo, 35 ans, affirme que les transferts monétaires lui ont permis d’améliorer l’alimentation de sa famille et de couvrir ses besoins de base tels que les soins de santé et les habits sans devoir emprunter en fin de mois.
« Avant, je dépendais principalement de l’aide alimentaire. Elle ne suffisait pas pour couvrir tout le mois. Aujourd’hui, grâce aux transferts d’argent, je peux acheter plus de nourriture pour mes enfants et ne plus emprunter. »
Avec le premier transfert, Françoise loue une machine à coudre. Elle commence à confectionner des vêtements pour les autres réfugiés et à vendre des produits alimentaires en détail.
« Ce programme m’a appris à mieux gérer mon argent et à être plus indépendante. Je m’assure d’avoir des produits à vendre pour les réfugiés lorsque l’aide alimentaire est insuffisante. »
Mis en œuvre par le Gouvernement du Burundi, avec le soutien financier de la Banque mondiale et en collaboration avec le PAM Burundi, la phase deux du Merankabandi (Soit comme les autres) soutient l’intégration des réfugiés dans le système national de protection sociale. Il combine des transferts monétaires à des formations en développement du capital humain et inclusion productive, afin d’appuyer les réfugiés à renforcer leur autonomie.
Du soutien à l'autonomie, une réponse qui dure
Légende: Nsanzimana Bahati Jean Pierre, a utilisé les transferts monétaires pour acheter des outils de menuiserie commencer à transformer le bois chez lui.
Depuis son lancement, le PAM a distribué plus de 1,26 million de dollars US à près de 8 000 ménages réfugiés répartis dans cinq camps au Burundi.
Grâce à Merankabandi, les réfugiés ne dépendent plus uniquement de l’assistance alimentaire du PAM, fortement réduite en raison du manque de financements, mais peuvent répondre eux-mêmes à leurs besoins.
À 45 ans, Nsanzimana Bahati Jean Pierre, a utilisé les fonds pour acheter des outils de menuiserie et commencer à transformer le bois chez lui.
« Avant, je devais emprunter les outils des autres. Aujourd’hui, je travaille pour moi, je gagne de l’argent, et je peux enfin subvenir aux besoins de ma famille. »
Des formations qui renforcent le capital humain et la résilience
Légende: Séance de formation en développement du capital humain au camp de réfugiés de Bwagiriza.
Merankabandi ne se limite pas seulement aux transferts monétaires ; il offre également des formations en gestion des ressources, en nutrition, en hygiène ainsi qu’en santé maternelle et infantile. Ces sessions permettent aux réfugiés d’améliorer leur santé, d’utiliser efficacement l’aide reçue et de mieux planifier leur avenir.
Au camp de Nyankanda, Nyandwi Augustin a changé ses habitudes grâce aux conseils reçus :
« Avant, je vendais tous les lapins que j’élevais. Aujourd’hui, j’en garde pour que mes enfants mangent mieux. J’ai compris que le développement de ma famille passe aussi par une bonne alimentation. »
Lea, qui auparavant restait à la maison sans revenu, participe désormais au changement dans son foyer :
« Aujourd’hui, je ne reste plus à la maison en attendant l’aide. Je gagne de l’argent, et je peux prendre des décisions avec mon mari pour le bien-être de nos enfants. »
Alors que l’arrivée massive de nouveaux réfugiés, combinée au manque de financement, a contraint le PAM à réduire de moitié les rations alimentaires destinées à tous les 80 000 réfugiés au Burundi, les filets sociaux productifs Merankabandi offrent une opportunité d’intégrer les réfugiés dans les systèmes nationaux, d’avoir accès aux moyens de subsistance, et de réduire progressivement leur dépendance à l'aide humanitaire.
Des efforts sont nécessaires pour promouvoir l'intégration communautaire des réfugiés en tant que voie vers des solutions durables, en attendant que les conditions soient réunies pour leur retour volontaire et en toute sécurité dans leur pays d'origine.