Du 24 au 27 juin 2025, l’Expert en Suivi Evaluation du projet « Multinational de renforcement de l’état de préparation et de la réponse d’urgence à la crise alimentaire au Burundi, aux Comores, en Somalie et au Soudan du Sud : UTF/BDI/052/BDI » a effectué une descente dans les Provinces de Mwaro et Rutana, accompagné de l’Assistant aux Ressources d’Information et à la Communication , en vue de recueillir des données chiffrées de la saison 2025 A en triangulant celles issues des carrés de rendement, les informations sur les visites de stocks de semences et celles fournies par l’ONCSS, et identifier les contraintes éventuelles pouvant influer négativement sur l’atteinte des résultats escomptés et proposer des mesures correctives.
La nitescence de la bonne semence
Réglé comme du papier à musique, le circuit est inaliénable : la FAO octroie des semences de prébase ou de base aux multiplicateurs. Ces derniers les multiplient à leur tour et produisent des bases ou des certifiées. L’organe national en charge de la certification à savoir l’Office National de Contrôle et de Certification des Semences (ONCCS) procède à l’inspection sur pied des champs semenciers, prélève les échantillons pour analyse au laboratoire en vue de la certification. Après la récolte, les multiplicateurs font le triage de la production brute. Une partie- la bonne semence - sera soigneusement conservée dans le hangar de stockage avant d’être vendue aux producteurs comme semence, une autre consommée ou vendue pour la consommation.
« Umugwizambuto ni umudandaza w’imbuto. Agwiza imbuto nyishi, ntagwiza indya nyishi » (le multiplicateur semencier est un commerçant de semences. Il produit en principe pour la vente et la diffusion des semences et non pour la consommation), martelait inlassablement, avec bagout, sur un ton évangélisateur, Ir Dismas NSENGIYUMVA aux multiplicateurs semenciers en leur signifiant que la bonne semence doit primer sur la consommation au regard du différentiel de prix entre ces deux catégories.
C’est ainsi que les données ci-après ont été renseignées, avec une précision chirurgicale : i) la variété semée, ii) la date de semis, iii) la quantité semée, iv) la superficie, v) la production brute, vi) la bonne semence, vii) l’effectif des membres pour les associations ou les coopératives en spécifiant le sexe, viii) les difficultés rencontrées.
Il sied de signaler qu’au cours de la saison 202A, il a été emblavé au total une superficie de 120 ha de maïs, 14,5 ha de soja et 1 ha de haricot dans les quatre provinces de Gitega, Kayanza, Mwaro et Rutana.
Piqué de la tarentule, Cyprien BIZIMUNGU, multiplicateur semencier de la colline Butare à Rutana, lâche, en s’esclaffant « Sur une superficie de 2 ha, la production brute fut de 7,3 tonnes. Après le triage, j’ai eu 6,5 tonnes de bonne semence. Vous comprendrez aisément qu’il y a de quoi pavoiser. Bien plus, par mes actions dans mes champs, je suis le parangon des communautés environnantes. Je ne peux pas ne pas l’exprimer ici : je n’ai pas de superlatif pour louer la FAO. Elle a fait de moi ce que je suis ».
Le constat général de la mission est que le ciel est bien dégagé pour les multiplicateurs semenciers visités et c’est la fierté pour notre Organisation.
« Les opérations maintiennent les lumières allumées, la stratégie fournit une lumière au bout du tunnel, mais la gestion de projet est le moteur du train qui fait avancer l’organisation », dixit Joy GUMZ
Le projet SEPAREF clôture en principe à la fin de cette année 2025.