Gitega, Muramvya et Mwaro, ont abrité, du 16 au 20 juin 2025, un atelier de remise des certificats aux lauréats qui ont suivi avec assiduité la formation sur l’« Approche Champs Ecole de Producteurs » au sein du projet « Integrated Approach Pilot -Food Security : Appui à la production alimentaire durable et l’amélioration de la sécurité alimentaire et à la résilience au changement climatique dans les hautes terres du Burundi ».
Le projet avait pour objectifs principaux : le renforcement des capacités des communautés agricoles à produire de manière durable, l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’accroissement de la résilience des populations face aux effets du changement climatique à travers la mise en place des Champs Ecoles de Producteurs.
« A quelques encablures de la fin du projet, nous voici réunis pour égrener ensemble le chapelet des réalisations, partager les bonnes pratiques, évaluer les impacts, mettre au goût du jour les leçons apprises en vue de la pérennisation des acquis et nous dire au revoir » a martelé, d’une voix teintée d’émotion, Ir Oscar NIYONZIMA, Coordinateur du projet, à l’ouverture de l’atelier à Gitega, devant un parterre de partenaires provinciaux de sa mise en œuvre.
Des réalisations ébaudissantes
Les réalisations parlent d’elles-mêmes. Tenez ! Le projet a inscrit à son actif 133 Champs Ecoles de Producteurs (CEP) opérationnels sur terrain,62 facilitateurs formés, et 27 facilitateurs endogènes formés : c’est l’épine dorsale.
La formation a porté sur : l’agriculture durable, la gestion des terres et des ressources naturelles, la nutrition et l’hygiène, le développement des activités génératrices de revenus et autres activités connexes, l’Analyse Agro- écosystémique (AESA), la résilience au changement climatique et la sécurité alimentaire, pour ne citer que ceux-là.
La quiddité des CEP s’est matérialisée, entre autres, sur le plan technique, par le transfert et l’adoption des meilleures pratiques, la diffusion des pratiques appropriées de production.
Au niveau de la production, l’approche CEP a fortement contribué à l’amélioration de la production et de la productivité agricole des petits exploitants.
En effet, l’enquête SHARP de 2023 révèle une augmentation des stocks alimentaires dans les ménages, ainsi que la diversification des produits CEP sur le marché. Bien plus, la structuration des CEP en coopératives (128 CEP structurés en 55 coopératives) a eu droit de cité.
Au niveau de l’environnement, de 2018 à 2023, 19.756.489 plants forestiers, agro forestiers, fruitiers et autochtones ont été plantés, 1207 foyers améliorés confectionnés, 1145 km de courbes de niveau creusés et 300 km de berges de rivières stabilisées.
Dans le domaine social, il y a eu forte mobilisation des communautés autour des CEP. Les leaders de ces derniers se retrouvent dans les instances administratives de base et la cohésion sociale a été renforcée à travers les Caisses de Résilience. Les conflits liés aux ressources naturelles ont été sensiblement réduits.
A titre d’illustration, avant son adhésion au CEP, Madame Odette NTAKARUTIMANA, facilitatrice CEP de la Commune Bukeye, se définit comme une femme ombrageuse, diffidente . Pudeur de gazelle. Après avoir intégré le projet, elle est d’une éloquence à endormir debout. Son témoignage : « Devant le public, maintenant j’étonne tout le monde. On me surnomme Kiramvu. J’ai été élue Chef de secteur et mon apport dans la résolution pacifique des conflits sur ma colline est inégalée. D’une fermeté apostolique, je sais convaincre au lieu de contraindre ».
Sur le plan nutritionnel, tous les témoignages recueillis corroborent la primauté de la consommation du champignon, venu comme le deus ex machina. « Culture miracle », comme l’appellent les bénéficiaires.
Notons également que les jardins de cases ont inscrit leurs lettres de noblesse.
La dimension « Bien -être » n’a pas été mise à l’index. En effet, l’amélioration de l’habitat, un habillement décent, la scolarisation des enfants, sont des faits grandiloquents.
Didace NKUNZIMANA , Président de la Coopérative « TURI UMWE » de la Commune Nyabihanga, n’y va pas par le dos de la cuillère. « Notre coopérative a acheté une parcelle à 2.500.000 FBU. Quelqu’un nous a proposé 7 millions de FBU le mois passé. Nous ne pouvons pas donner ».
Fermeture des cochères du projet, entretien de la flamme par les bénéficiaires
L’Unité de gestion du projet, en intelligence avec l’assemblée, a élaboré une kyrielle d’acquis du projet à pérenniser, corroborant ainsi les propos de Emery KWIZERA, Agronome Communal de Muramvya et facilitateur, qui s’extasie : « Iterambere ryarinjiye kandi ntirizosubira inyuma », qui se traduirait par « le progrès est déjà chez nous et nous ne lâcherons pas ».
Il s’agira entre autres : de l’encadrement de proximité des coopératives, la redynamisation de la chaîne de solidarité porcine, lapine et bovine, la maintenance des infrastructures communautaires en l’occurrence les hangars de stockage, les canaux d’irrigation, les pistes rurales, les boisements, les courbes de niveau, les Caisses de Résilience.
Le suivi-conseil, l’actualisation des plans d’affaire, le rappel des coopératives à s’acquitter des droits fiscaux, leur connexion aux Partenaires Techniques et Financiers potentiels et l’appui à l’identification des marchés, sans oublier de rendre chaque fois rapport à l’autorité administrative habilitée, tel devra être le fer de lance pour entretenir la flamme du projet clôturé.
L’atelier s’est clôturé par la remise des certificats à 90 participants qui ont suivi les formations dispensées sur l’approche CEP.
Fondant d’extase, Ildéphonse NIYONKURU, facilitateur de la Commune Muramvya s’est époumoné en psalmodiant : » Le meilleur capital que nous avons eu de la FAO, c’est la formation. Cette institution est la seule agence partenaire à nous délivrer des certificats de formation. Et de surcroît, signés par le primus inter pares, en l’occurrence le Représentant. Nous en sommes comblés ».
Démarré en septembre 2018, le projet clôturera à la fin du mois de juin 2025